Oh, ça faisait longtemps que je n’avais pas autant aimé un album!

J’ai évidemment apprécié un paquet de trucs depuis quelques années, mais la dernière fois que j’ai eu un tel coup de foudre pour un opus, remonte au lancement du fantastique «Lost in the Dream» de War on Drugs en 2014. Contrairement à cet immense succès qui a totalement rassemblé la critique, «Red Earth & Pouring Rain» de BEAR’S DEN a divisé celle-ci; certaines personnes ont aimé, d’autres ont détesté. Perso, j’adore.

Ironiquement, c’est après avoir écouté War on Drugs en boucle, fin 2014 – début 2015, que j’ai découvert BEAR’S DEN. Avec un single intitulé Agape, la formation britannique a fait beaucoup de vagues et a réussi à prouver, dès lors, qu’elle pouvait tirer son épingle du jeu sur la scène indie. Une bien bonne chanson soutenue par un clip étrange:

 

Ce n’est rien pour me rajeunir, sauf qu’à bien y penser, ce nouvel album de BEAR’S DEN et celui de War on Drugs ont un point en commun assez flagrant: ceux-ci ont été créés, composés et conçus comme de bons opus des années 80. Les mélodies, la réalisation, le choix des instruments, tout y est.

Quand je dis années 80, plusieurs d’entre vous pensez immédiatement aux looks douteux, aux orgies de claviers et aux insupportables solos de batteries électroniques. Vous savez quoi? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, BEAR’S DEN c’est exactement un look tout à fait ordinaire, beaucoup de claviers ambiants et un drum qui sonne électronique à fond, mais ça fonctionne tout de même! Étant quelqu’un qui a bien connu la musique de cette décennie, j’adore le traitement, par contre je peux très bien comprendre certaines personnes de détester ce style à la sauce 2016.

Un bel exemple de cette sonorité 80s de «Red Earth & Pouring Rain» se retrouve sur la plage #8 intitulée Greenwoods Bethlehem:

 

Au niveau du pacing, le groupe sait enchaîner les mélodies intelligentes et réussit quelques tours de force sur l’album. Le coeur de l’opus, les plages 7, 8 et 9, sont vraiment très bien foutues. Le duo, autrefois un trio, compose de bonnes mélodies, qui sans être révolutionnaires, sont très accrocheuses et juste… belles. C’est l’une des forces de cet album, les chansons sont parfois douces, sans être ennuyantes pour autant. On aurait parfois envie que la guitare soit plus lourde, plus sale et on se dit aussi que le clavier est très atmosphérique, mais il ne s’agit pas de failles majeures selon moi. Tout est une question de goût.

La première de ce trio de grosses tunes, Auld Wives, frappe très fort:

 

Et la troisième, Broken Parable, cogne tout autant:

 

La voix d’Andrew Davie est constante tout au long des chansons et se mêle aux compositions sans difficulté. Il est très facile ne ne plus porter attention à celle-ci, ce qui masque les petites faiblesses présentes dans un ou deux textes. À aucun moment ne lance-t-il un falsetto qui est si à la mode depuis tant d’années. Il y en a tout de même quelques petites choses agaçantes sur cet album. Pour en nommer une, la 4e chanson de l’album, Roses on a Breeze n’a pas sa place sur l’album. Un gros 5:21 de gaspillé pour une chanson faible et redondante, surtout que deux chansons plus loin, une chanson intitulée Love Can’t Stand Alone est franchement meilleure et remplit sensiblement le même rôle sur l’album. BEAR’S DEN aurait pu facilement couper 2 chansons et le résultat n’en aurait été que plus intéressant encore.

Pour résumer, j’ai beaucoup, beaucoup aimé cet album et je me permets de vous poser la question suivante:

Avec l’hiver qui s’en vient, quoi de mieux pour hiberner que la tanière de l’ours?

 

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BEAR’S DEN
Red Earth and Pouring Rain
(Communion Records, Caroline International, 2016)

-Genre: indie, folk
-Dans le même esprit que Mumford and Sons, Simple Minds, Ben Howard

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blogueur RREVERB

Dès son plus jeune âge, Alexandre s'intéresse à la musique et se procure tous les 45 que son petit argent de poche le lui permet. Au fil des ans, il développe un intérêt particulier et certain pour la musique en provenance des îles Britanniques. "Dan", pour les intimes, se déniche un emploi chez l'un des grands distributeurs nationaux et se plaît immédiatement dans l'industrie de la musique. Il met la main à la pâte et s'implique encore plus concrètement dans le processus de mise en marché d'artistes nationaux et internationaux chez un label. Il travaille pendant plus de 6 ans en tant que rédacteur pigiste et gestionnaire de communauté à la section musique de l'un des grands portails canadiens.