Sur le cul. Je suis.

OK, je n’ai pour les Dead Obies que le plus grand des respects, ce sont des Grands Maîtres du Zeitgeist, les plus grands actuellement. Rien de moins, et du haut de mon âge respectable (ou presque), je ne dis pas ça à la légère.

Et je pensais ça AVANT d’entendre leur nouvel extrait, Aweille!, qui se veut un avant-goût de leur prochain opus à paraître en mars 2016 et dont la vidéo a été lancée sur les internets cette semaine.

Ledit nouvel album a été enregistré en direct lors de trois prestations à guichets fermés au Centre PHI cet automne, et son ambitieux titre sera (‘ttache ta tuque mon big!):

Gesamtkunstwerk.

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À ce chaptre, je t’invite fortement à lire ces deux liens en corollaire à ce texte et à la vidéo:

Gesamtkunstwerk. Yink là, y’a de quoi réfléchir. Ça prend des cojones, quand t’es un «petit» group rap québécois. J’aimerais être une fly on the wall pour checker la réaction des bien-pensants bonzes de la langue quand ils vont apprendre ça, eux qui braillaient parce que les Obies mélangent anglais et French dans leurs lyrics. Verpiss dich

Mais c’est même pas ça qui sur le cul me jeta quand j’ai entendu et vu le clip de Aweille! cette semaine.

Non. Ce qui m’a impressionné, encore plus que sur l’imbattable Montréal $ud, c’est la densité des références culturelles francophones et anglophones dans les textes.

«Tassez vous de d’là», re: Colocs; «Rapide blanc, awinghahanhan!», re: le classique des chansons grivoises du Québec; «Bébé j’a joue ta toune», re: Claude Dubois (un clin d’oeil à toi, Ô bonze: réécoute les paroles); et j’en passe…

Tu vois, Ô bonze de la langue, c’est ÇA la force d’être multiculturolingual: tu doubles la grosseur de ton pool de références, pis en plus, tout amateur de hip-hop sait instinctivement quand l’artiste devant lui fait juste du name dropping versus quand il utilise adroitement une référence culturelle dans son flow. Les Obies, eux, ne fakent pas une miette, pis si tu le sais pas, c’est que t’es pas prêt pour leur art. γαμήσου.

dead obies 2015

C’est en ce sens que je crois qu’ils sont pour l’instant les Grands Maîtres du Zeitgeist: parce qu’il faut écouter Aweille! 5, 6, ou 7 fois pour décoder — et fucking comprendre! — toutes ces références. Et là, je ne parle que des textes, car la musique aussi est informée d’innombrables références qui nécessitent aussi plusieurs écoutes.

La première impression qui me soit venue lors de cette découverte fut la même que lorsque je clique un lien vers une page Wikipédia (j’te gage n’importe quoi que t’avais jamais checké la page Wikipedia sur Wikepedia!) qui contient elle-même un lien à toutes les deux phrases et dont chaque lien est plus fascinant que le précédent. Résultat: j’aurais pu passer toute la nuit à tout lire.

FLASH!

Ben oui, toi! Aweille!, c’est du RapTML! Tsé, comme dans HTML? 🙂

En plus, ç’a le p’tit côté cool d’être très près de MTL, tsé, comme dans… Ah! pis laisse donc faire…

TK, c’est peut-être parce que je suis encore en lune de miel avec la toune et le band, pis j’veux surtout pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué — surtout que l’gros criss ne sortira pas de sa tanière avant le mois de mars —, mais pour vrai, j’ai l’impression que Gesamtkunstwerk pourrait être aussi important pour la scène hip-hop — et la scène musicale at large — que Check Your Head ou Paul’s Boutique.

Word.

 

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Blogueur - RREVERB
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Baptisé par Pink Floyd, ses parrains sont Bach et les Stones. DJ depuis 1984, batteur autodidacte, producteur de musique électronique depuis 2000, Monsieur Seb a été chef de la section culturelle chez Canoë pendant près de 10 années. Il collabore également sur Archipel Magazine, le blogue — et bientôt magazine imprimé — du label électronique montréalais Archipel.