John Peel est probablement le DJ le plus connu de l’univers rock. L’Anglais a animé son émission de radio à la BBC de 1967 jusqu’à son décès, en 2004. Peel a toujours fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, faisant découvrir à ses auditeurs des perles dans différents styles de musique, passant allègrement d’un style à l’autre, que ce soit “commercial” ou pas, dans le pop, reggae, indie rock, rock alternatif, du punk (en masse), du hardcore, du death métal et même de la dance et du prog. Je l’ai toujours admiré pour son vaste terrain de jeu et sa recherche insatiable.

La carrière de John Peel avait débuté sur les fameux bâteaux qui diffusaient de la musique de façon illégale (en fait, ils étaient légaux parce qu’amarrés en eaux internationales), comme le film Pirate Radio l’illustrait en 2009. La BBC l’avait tout de suite engagé, à la grande surprise du principal intéressé.

Un documentaire datant de 1999 raconte John Peel.

 

 

Dans son édition d’aujourd’hui (1er mai 2012), le magazine The Guardian publie un article d’Alxis Petridis qui a eu a chance de voir la pièce dans laquelle Peel travaillait et surtout, de constater à quel point le DJ classait de façon méticuleuse (presque maniaque, selon sa veuve Sheila Ravenscroft) tous ces albums.

Si les CDs et les singles (plus de 40 000) étaient simplement classés en ordre alphabétique (ce que la plupart des collectionneurs font), il en allait autrement de ses albums vinyl. Les quelques 26 000 albums de sa collection étaient en effet éparpillés partout dans plusieurs pièces de sa demeure, classés selon une méthode pour le moins unique. “They are all filed numerically and cross-referenced with a very old filing cabinet, full of small filing cards that John hand typed himself on his old Olivetti typewriter. The way you access them is that you look in the filing cabinet, find the file card alphabetically, and on the top corner there’s a number” raconte sa veuve qui a dû passer bien des heures seule alors que Peel tapait ses fiches à la dactylo! Sur chaque fiche, un chiffre de référence, le nom de l’album et son titre, ainsi que le titre de chacune des chansons. Les fiches sont classées alphabétiquement, mais les vinyls, eux, sont classés par ordre numérique.

Un projet artistique lancé ce mois-ci intitulé The Space (cliquez ici) va permettre aux internautes de consulter les 100 premièrs fiches de chaque lettre de l’alphabet de la collection de Peel. Dans les A, par exemple, on retrouve autant le groupe cartoon pop ABC que le trio norvégien a-ha ou le chanteur folk oublié Mike Absalo

On y voit également les notes que Peel a indiqué sur les pochettes des vinyls, comme par exemple la durée des chansons (important pour quiconque a fait de la radio) et son appréciation en nombre d’étoiles. À chaque semaine, l’équipe de ce projet mené par Ravenscroft va également mettre en valeur un artiste que Peel appréciait, et ainsi faire revivre les goûts éclectiques du plus célèbre des DJs.

 

Pour en savoir plus sur John Peel, cliquez ici.

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.