J’ai toujours aimé Low. Depuis longtemps. Autant sur disque qu’en concert. J’ai encore des frissons en me remémorant leur présence et leurs voix harmonieuses à Montréal il y a quelques années.

Et j’ai très hâte de les voir le 22 septembre prochain au bar le Ritz PDB (infos ici).

Il serait réducteur de considérer Low comme un groupe folk. Alan Sparhawk et Mimi Parker sont bien plus que ça. C’est davantage un groupe minimaliste, qui vise la beauté, la couleur des harmonies. Et sur « Ones and Sixes », ils utilisent le spectre entier de leur palette musicale. Les guitares électriques ne sont pas timides sur la belle et tragique No Comprende. Des morceaux comme Landslide, qui clôt l’album, sont carrément épiques. Du panache comme Lou Reed en avant sur ses derniers albums (pensons à « Ecstasy »).

Rendu là, c’est de l’art. Du grand art.

 

Bien sûr, Low mise sur les magnifiques harmonies vocales qui sont leur marque de commerce depuis leurs débuts en 1993. Sparhawk venait de quitter Zen Identity, un groupe plutôt grunge, lorsqu’il a décidé de jouer plus doucement, avec son pote, le bassiste John Nichols et son épouse Mimi, initialement aux percussions – très minimalistes : on parle d’une cymbale et un floor tom. Quelques années plus tard, ce sont des gros noms comme Steve Albini et Tchad Blake qui réalisent et mixent leurs opus. Lentement mais sûrement, le nombre d’oreilles conquises augmente.

Pour en revenir au sublime « Ones and Sixes », c’est un album qui contient de très grands moments, en plus de n’avoir aucune faiblesse. Lorsqu’on écoute une pièce comme Congregation, on est tout de suite marqués par la beauté du chant de Mimi Parker. Mais c’est bien plus que ça. Une subtile guitare électrique tient la note en arrière-plan, ajoutant un peu de chaos à cette mélodie parfaite. Les harmonies vocales, la simplicité du rythme et de la ligne de basse en font un merveilleux exemple de « less is more ». Et quand, au milieu de la chanson, le ton s’élève, notre esprit le suit. De toute beauté.

Il y a aussi des moments presque surf pop à la Beach House (No End) et d’autres plus intimes, la spécialité de Low depuis toujours (Into You).

Low vient de prendre une sérieuse option sur le titre d’album de l’année.

LOW
Ones and Sixes
(Sub Pop, 2015)

-Genre: rock et folk minimaliste
-Dans le même esprit que Beach House, Lou Reed, Ida, Feist, Salomé Leclerc

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.