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Artistes du jour: MEN WITHOUT HATS

Ce n'est jamais facile de réussir son retour lorsqu’on a été absent longtemps. Peu réussissent à revenir "dans le coup". Les Men Without Hats ont malheureusement déçu avec leur nouvel album « Love in the Age of War » lancé ces jours-ci.

Ivan Doroschuk a toujours été l'âme des Men. Sa voix unique est reconnaissable dès qu'un son atteint nos oreilles. Oh qu'on a dansé sur sa fameuse Safety Dance, méga succès de 1982. La pièce est carrément devenue un hymne qui représente les années 80 sur les compilations aux pochettes fluos, aux côtés de Dont You Want Me (Human League), Big in Japan (Alphaville) ou Tainted Love (Soft Cell), entre autres hits synthétiques. Une essentielle.

On se fait plaisir et on en écoute quelques-unes:

 

 

Les Men ont produit quelques autres bonnes chansons, comme Where Do the Boys Go, I Like, puis Pop Goes the World, Moonbeam et On Tuesday, de 1987, mais les moins connues ont sombré dans l’oubli (ce qui est une bonne chose). Contre toute attente, leur album "Sideways", paru en 1991, était moulé dans le grunge alors que Doroschuk s'était entouré de John Kastner (Doughboys) et Félix Matte (Idées Noires) pour défoncer ses amplis, avec un autre beau succès.

 

L'an dernier, Doroschuk a reformé les Men au plus grand plaisir des nostalgiques qui ont probablement aussi été voir Duran Duran et Too Many Cooks, sur scène. Et à l'instar de ces deux autres gloires du passé, les Men se sont lancés dans l'écriture de nouveau matériel, propulsés par l'effet grisant des concerts. En mars dernier, Ivan était invité chez Star Académie pour y chanter Pop Goes the World et Safety Dance.

Malheureusement, ce nouvel album des Men n'est pas une réussite (tout comme les plus récents efforts de Duran Duran, si vous voulez mon avis). Certes, les claviers et la batterie électronique ont été ressortis des boîtes poussiéreuses dans lesquelles Doroschuk les avait rangées, nous propulsant sans le moindre doute dans une époque lointaine et révolue, celle du new wave des années 80. C'est assumé et ça vaut tout mon respect. Le chant de Doroschuk est énergique et sa voix est toujours aussi remarquable. Les guitares viennent donner du punch sur certains morceaux comme This War ou Devil Come Round, autrement menés par les claviers et la voix captivante du chanteur originaire de Montréal.

On n'a pas encore de clip proprement dit, mais un extrait audio:

 

Mais comme dans n'importe quel style, l'important est d'écrire de bonnes chansons, autant au niveau mélodique que des paroles. Et c’est surtout là que le bât blesse. Certains morceaux sont, au mieux, intéressants (Head Above Water) et ont un petit je-ne-sais-quoi de captivant (Live And Learn), mais plusieurs sont carrément irritants, comme cette Girl with the Silicone Eye, au refrain répété ad nauseum ou encore Your Beautiful Heart, qui dépasse les bornes du kitch. Close to the Sun est tout simplement une inintéressante ballade.

Que voulez-vous, c’est difficile de reconquérir un ancien fan…

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Artiste: Men Without Hats

Album: Love in the Age of War

Étiquette: MVH Publishing

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About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.