Les têtes d’affiches sont bien souvent une raison de plus de justifier se rendre au festival Osheaga et les dernières années furent plutôt convaincantes avec des noms comme Radiohead, Kendrick Lamar, Beck ou même les héros locaux Arcade Fire. L’édition 2017 est donc en quelque sorte l’exception qui confirme la règle avec dans l’ordre Lorde, qui vient de lancer un album, mais n’est pas encore nécessairement dans la ligue des plus grands; Muse, une addition plus commerciale qu’artistique qui visite Montréal ET Québec presque annuellement à ce point-ci et The Weeknd qui se produisait au Centre Bell il y a quelques semaines à peine.

Bref, à moins d’aimer son expérience davantage en mode radio, c’est l’occasion cette année de se rendre profiter des autres scènes. Une telle initiative peut amener son lot de surprises positives, ce que j’aurai moi-même vécu l’an dernier en me laissant convaincre de découvrir la fête tropicale de Todd Terje. Bref, voici par conséquent un petit guide des alternatives possibles cette année.

VENDREDI

Rien contre l’électro (et il y en aura amplement au programme dans les jours suivants), mais les derniers passages de Justice (Scène de la Montagne, 20h30) n’étaient à mon humble avis tout simplement pas assez convaincants pour remplacer l’écoute intégrale de leurs albums. Je suggère donc, une fois la curiosité passée, de se rabattre sur le rock fort efficace et sympathique de Strand of Oaks (Scène des arbres, 21h35). Le projet de Timothy Showalter signé l’excellente étiquette Dead Oceans est un habitué des ondes de la radio KEXP et devrait être le parfait échappatoire pour conclure tranquillement une première soirée et mettre la table pour les deux jours suivants.

SAMEDI

Trois choix intéressants simultanément pour d’abord vivre le coucher de soleil: le party électro de Major Lazer (Scène de la Montagne, 20h20) qui dégénère habituellement glorieusement en moins de 20 minutes, en opposition au rock, mais surtout l’attitude, de Father John Misty (Scène de la Vallée, 20h20), puis le pop-punk un peu juvénile mais oh combien efficace des torontois Pup (Scène des Arbres, 20h05)… De quoi nous faire courir d’un bout à l’autre sur le nouveau site.

C’est néanmoins l’excellent Nicolas Jaar (Scène de l’Île, 21h25) qui me fait saliver pour clore la soirée. Celui qui fut la moitié du duo Darkside a fait paraitre l’an dernier un nouvel opus solo aussi ambiant que parfait qui a percé mon top annuel revient enfin après un passage à guichet fermé en début d’année. Un moment qui s’annonce transcendent à vivre avec la beauté de la ville comme toile de fond.

DIMANCHE

Die Antwoord (Scène de la Vallée, 21h20) menace de se séparer à la fin de sa tournée actuelle, alors profitez-en pendant qu’ils passent pour vous imprégner de leur folie qui prend tout son sens sur scène. Cauchemars possibles. Si ce n’est pas suffisant pour vous garder éveillés, Death From Above 1979 (Scène Verte, 21h20) est là pour vous comme parfait complément. Le duo canadien n’en est pas du tout à son premier passage, ni même à Osheaga, mais après trois jours debout à arpenter le site, c’est probablement ce qu’il nous faut pour avoir un dernier regain d’énergie/adrénaline et terminer le tout en beauté. Ne reste qu’à souhaiter encore sentir ses jambes au bureau lundi matin (je compte définitivement travailler assis).

Tiens, payons-nous un succès souvenir en présence de l’immortel David Letterman pour bien donner le ton:

Bon festival!

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Obsessif compulsif qui classe ses albums d’abord en ordre alphabétique d’artistes, puis de parutions (avec les simples sous les albums, question de confondre encore davantage les gens qui le visitent), Karl-Philip oeuvre dans l’industrie depuis plus d’une décennie. Il a touché à tout: maisons de disques, gestion de salles de spectacle et rédaction professionnelle pour de nombreux artistes. Il assiste à de nombreux shows lorsqu'il n'est pas désespérément en train d'essayer de faire de la place dans sa bibliothèque musicale.