Si vous habitez un pays occidental et si vous écoutez, ne serait-ce qu’un peu la radio, vous avez entendu la chanson « Human » de RAG’N’BONE MAN. La fréquence de rotation de cette chanson est impressionnante, surtout pour un tel style. Elle s’est faufilée, lentement, mais sûrement, dans toutes les radios commerciales et alternatives depuis quelques mois. Vous avez entendu, c’est presque certain, cette bombe dans laquelle la voix de l’artiste prend presque toute la place.

 

J’ai pris mon temps avant d’écrire cette critique. J’ai lambiné parce que je m’entêtais presque à ne pas écouter cet album. En effet, n’étant pas un grand amateur de soul, je préférais plutôt me réfugier dans des valeurs sûres, en territoire familier. Une erreur de débutant qui m’a presque fait manquer le bateau de cet excellent album. Mea culpa.

Couronné « découverte de l’année » le mois passé aux prestigieux Brit Awards, ce n’est quand même pas d’hier que RAG’N’BONE MAN se commet dans l’industrie de la musique britannique. L’auteur-compositeur a fait partie de quelques collectifs hip-hop et a, par l’entremise de différents réalisateurs, été impliqué auprès d’autres artistes assez connus, notamment BASTILLE.

C’est donc le 10 février dernier que RAG’N’BONE MAN a lancé cet excellent album qui a immédiatement atteint le sommet de plusieurs palmarès nationaux. Si Human roulait depuis des semaines et pavait la voie à un immense succès, le deuxième extrait intitulé Skin prouvait que nous n’avions pas affaire à un feu de paille et assurait un one-two punch qui allait assurément casser la baraque.

 

Tout au long de l’écoute de « Human », qui est à la fois le titre de l’album et de sa première pièce, on se plaît à apprécier la voix impressionnante et extrêmement puissante de l’artiste, mais on se réjouit également de la réalisation assez surprenante par moments. Parfois truffées de sonorités de la fin des années 70, parfois une ode aux années 80 et à l’occasion jonchées de touches électros minimalistes, les pièces de l’album ont chacune leur personnalité et leur couleur. La voix de RAG’N’BONE MAN est évidemment l’élément rassembleur, mais force est d’admettre que l’équipe de réalisateurs (7 en tout!) qui a cimenté l’oeuvre a fait un travail du tonnerre!

 

L’une des clefs de l’album, selon moi, est la durée des chansons. En effet, il y a peu de pièces sur cet opus qui s’approchent des 4 minutes. L’artiste a eu la sagesse de concocter des plages compactes et extrêmement efficaces sans jamais trop diluer la sauce. Ses chansons étant des histoires qui ne veulent qu’être racontées, on ne se surprend jamais à espérer que l’une d’entre elles se termine enfin, tout est plutôt punché à souhait.

 

Les moments de grâce sont nombreux sur « Human »; Human, Skin, Be the Man et Life In Her Yet viennent tout de suite en tête. Non loin derrière, on retrouve des pièces comme Bitter End et Lay My Body Down et Arrow. Quiconque aime les grandes voix, les moments d’émotion pure et des chansons qui ont une âme appréciera certainement ce grand album.

RAG’N’BONE MAN vient de mettre la barre très haute, il s’agit ici d’un album de très grande qualité qui vous chavirera à coup sûr. Tout simplement sublime.

 

RAG’N’BONE MAN
Human
(Columbia)

-Genre: soul, blues, hip-hop
-un album qui pourra plaire à un grand public malgré sa prémisse assez pointue

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blogueur RREVERB

Dès son plus jeune âge, Alexandre s'intéresse à la musique et se procure tous les 45 que son petit argent de poche le lui permet. Au fil des ans, il développe un intérêt particulier et certain pour la musique en provenance des îles Britanniques. "Dan", pour les intimes, se déniche un emploi chez l'un des grands distributeurs nationaux et se plaît immédiatement dans l'industrie de la musique. Il met la main à la pâte et s'implique encore plus concrètement dans le processus de mise en marché d'artistes nationaux et internationaux chez un label. Il travaille pendant plus de 6 ans en tant que rédacteur pigiste et gestionnaire de communauté à la section musique de l'un des grands portails canadiens.