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Triste constat (amoureux, et non professionnel!) de ce sympathique auteur-compositeur-interprète montréalais qu’on suit depuis la fin des années 90 et la belle époque des Faux Monnayeurs. Jensen pleure un amour perdu, avec talent. De très jolies chansons dans la lignée des premières de Gainsbourg (Ma littérature, sur le refus d’un amour demi-mesure) et de Leloup la folie en moins (Plus personne, dont le texte ne s’en va pas où l’on croit). Jensen expose avec doigté et justesse (et un brin d’humour) la douleur des ex qui débutent de nouvelles relations avec d’autres que soi (Mourir vite). Ce n’est jamais pleurnichard. Ce que propose Tomás Jensen sur ce 8e opus (le 4e en solo) est des portraits humains, des tranches de vie qui marquent par leur intensité.

 

C’est évident qu’on s’ennuie de la belle énergie qui se dégageait des disques et concerts des années où Jensen était entouré des solides et créatifs musiciens multi-instrumentistes qui constituaient les Faux Monnayeurs. Aujourd’hui, le bassiste Philippe Brault est une référence au Québec, travaillant les arrangements sur disque et sir scène chez Pierre Lapointe et Salomé Leclerc. Le clarinettiste Pierre-Emmanuel Poizat jouera avec La Fanfare Pourpour, Labess, Lara Brown et à la Ligue d’impro musicale. Le percussionniste Martin Desranleau jouera aussi avec la rousse Lara, ainsi qu’avec Marco Calliari et Yves Lambert.

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À l’époque des Faux Monnayeurs

 

Jensen en solo a perdu ce côté festif qu’il effleure à peine (La Guerre) mais a davantage creusé son talent d’auteur. Il touche davantage avec ses mots (Parfaite) qu’avec son énergie (Allons-nous promener, un rock qui ne décolle pas). Ses albums ont été inégaux depuis la séparation du groupe, « Plus personne » est sans doute le meilleur du lot. Les fans d’Albin de la Simone, Didier Boutin et Renaud y trouveront leur compte.

Né en 1970 en Argentine, il a grandi au Chili et au Brésil avant que sa famille ne trouve refuge en France. Il arrive au Québec en 1998 où il publie un premier album, « Au pied de la lettre », dont le titre Le vent du nord est primée par la SOCAN. Il remporte le Prix auteur-compositeur-interprète au Festival en chanson de Petite-Vallée la même année. Avec les albums « Pied de nez » puis « Tomás Jensen et les Faux Monnayeurs » (2004), il devient notre Manu Chao, ils deviennent nos Négresses Vertes, combinant musique festive et paroles revendicatrices. Suite à la séparation de la formation, il lance un album solo, « Quelqu’un d’autre » en 2008 avant de former un nouveau groupe, Hombre (voir le clip ci-dessous). L’an dernier, il offrait un hommage à Caetano Veloso, dont je vous parlais dans ce blog il y a un an, presque jour pour jour (cliquez ici), avec l’album “Face A Face B”.

 

tomas-jensen-plus-personneArtiste: Tomás Jensen
Album: Plus personne
Étiquette: L-A be
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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.