iles-de-la-madeleine

les magnifiques Îles-de-la-Madeleine

 

C’est dans le décor féérique et parmi des gens archisympathiques aux Iles-de-la-Madeleine que j’ai eu la chance d’écouter le concert du guitariste Harry Manx le vendredi 13 juillet dernier. Avoir de la chance un vendredi 13, c’est déjà notable!, mais en plus, j’avais manqué la prestation de Manx au Festival International de Jazz de Montréal puisqu’il y jouait le soir où je prenais la route pour les vacances. Double joie!

Les Iles, malgré leur isolement géographique, ne sont nullement privées d’excellente musique, loin de là. Le Vieux Treuil reçoit depuis presque 30 ans des artistes de grande qualité dont plusieurs salles des régions ceinturant Montréal seraient jalouses!

Voyez plutôt qui les Madelinots ont pu entendre cet été, dans cette magnifique salle historique : Qualité Môtel (lors une soirée exceptionnelle avec projection vidéo en extérieur, sur le bord de mer!), Steve Hill, Diane Tell, Daniel Boucher, Joseph Edgar et Vander. En août, ce sont Ingrid St-Pierre (le 4), Stefie Shock (les 6 et 7), Donato-Léveillé-Leroux-Tanguay (le 11), Canailles (les 13 et 14), la magistrale Salomé Leclerc (le 16), Marc Déry (les 19 et 20), Catherine Major (les 24 et 25)… et j’en passe!, qui fouleront les planches devant un maximum de 100 personnes. Des soirées rêvées dans un décor grandiose que sont les Iles-de-la-Madeleine. Les détails et billets sont ici.

Harry-Manx-Vieux-Treuil-2012-Iles-de-la-Madeleine

Harry Manx au Vieux-Treuil 2012 Iles-de-la-Madeleine

 

 

Revenons au concert de Monsieur Manx…

Humour fin, homme sympathique s’accompagnant délicatement avec des pédales imitant une caisse claire et le bass drum, Manx manipule toutes sortes d’instruments uniques (et parfois très rares) : ça va pour  la guitare slide, jouée sur les genoux, et l’harmonica, mais on écarquille les yeux devant cet étrange banjo sans fond et surtout cette fusion entre une guitare sèche et un sitar que Manx a ramenée d’Inde. Il explique, pince-sans-rire, qu’accorder ces quelque vingt cordes lui prendra quelques heures entre chaque morceau…

Manx a été égal à lui-même et a produit des sons magnifiques de ses guitares, qu’il joue toujours en slide. Sa touche est magique. Voir ses mains danser est le manche est d’une pure beauté. Le guitariste d’expérience qu’il est a trouvé les sons ronds, délicats, ceux qu’il faut pour interpréter le folk de la meilleure façon. Sa touche est précise, permettant d’apprécier chaque note jouée.

En alternance sur ces instruments, Manx exécutera de sa voix rauque plusieurs chansons de son propre répertoire, agrémenté de reprises inspirées. Des morceaux que l’on entend que trop rarement comme Spoonful (un classique de Willie Dixon que Howlin’ Wolf, puis Cream avait popularisé en 1966), Voodoo Chile (du maître Jimi), Tijuana (un très bon titre de J.J. Cale), Crazy Love (une autre beauté de Van Morrison) et le blues Baby Please Dont Go, un classique signé Big Joe Williams en 1935 que tous ont repris par la suite, de Lightnin’ Hopkins et John Lee Hooker à AC/DC et Aerosmith…

Malgré quelques petits pépins au niveau son (dont le plus gros larsen qu’il m’ait été donné d’entendre à vie), la prestation de Manx était magnifique, inspirée, sympathique. Avoir la chance d’écouter des artistes de cet acabit dans une petite salle intime comme le Vieux Treuil est incroyable. Je vous recommande vivement d’aller vous y payer un concert si vous êtes de passage aux Iles-de-la-Madeleine.

Vous y saluerez pour moi les charmants, accommodants et aimables Émile (directeur de la programmation), Véronique (chargée des médias) et Jean-Marc, cofondateur de la salle de spectacle et du café voisin (le fameux Café de la Grave, installé dans l’ancien magasin général) qui ne sont jamais bien loin. Une brève jasette avec ces gens souriants, heureux d’être là, dans ces magnifiques îles, vous fera encore plus tomber en amour avec ce coin de pays.

J’espère y retourner un jour…

 

Café de la Grave, Iles-de-la-Madeleine

Café de la Grave, Iles-de-la-Madeleine

 

Photos par Nicolas Pelletier, 2012, tous droits réservés

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.