Je suis officiellement vieux au point de me répéter, mais Ottawa ne manque pas de raison d’être visitée: excellent café, micro-brasserie en chemin, hôtels originaux et une scène culturelle parfois surprenante. S’il y a néanmoins un moment dans l’année où le détour est une valeur sûre, c’est pour le RBC Bluesfest. Si le folk fest célèbre la musique plus indépendante et fait place aux découvertes en fin d’été, le Bluesfest agit un peu comme le grand frère qui met de l’avant la tangente plus grand public de la scène musicale. Les organisateurs savent tout de même surprendre chaque année avec une programmation qui allie toutes les sphères dans le cadre de soirée aux plages horaires complémentaires.

Premier week-end

L’édition 2015 ne fait pas exception avec une multitude de détours intéressants.
Si ça comment en douce dès le 8 juillet, le premier gros coup fumant arrive aussi tôt que le vendredi 10 juillet avec Kanye West, dont le parcours musical est de plus en plus erratique maintenant que son énergie est consacrée à la mode (et à défendre sa femme sur toutes les tribunes). Avec un nouvel album prêt, mais sans date de sortie annoncée, c’est l’occasion d’entendre les nouvelles pièces et découvrir la direction privilégiée après l’incontournable Yeezus, sans oublier les traditionnels props scéniques. Considérant qu’on ne voyait RIEN lors de sa dernière performance aux Billboard Awards, vaut mieux se rendre sur place pour observer. Nas (il est toujours vivant) complète l’offre hip-hop le lendemain. Les vétérans canadiens Blue Rodeo feront plaisir aux nostalgiques le dimanche 12 juillet.

Semaine du 12 juillet

Et puisqu’on parlait d’éclectisme, après la pause du lundi le festival reprend le mardi 14 juillet et présente dans l’ordre, tenez vous bien: les excellents punk noise torontois Metz (l’album II trône déjà dans les meilleures parutions de l’année), le party perpétuel des Black Lips, puis… Lynyrd Skynyrd. Une chance unique d’entendre le classique “Tuesday’s Gone” un mardi (désolé, elle était trop facile).

Soirée variée le mercredi: De La Soul et Run The Jewels s’occupent de la portion urbaine, alors que les rockers canadiens Black Mountain, qui fêtent une décennie d’excellent amalgame des genres, marqueront leur retour sur scène.

Dernier week-end

Un autre voyage nostalgique le 17 juillet: Dropkick Murphys traine leurs valises bostonaises jusqu’à la capitale nationale, puis The Tragically Hip amènera son unique énergie scénique.

Trainez vos parents le 18 juillet pour l’étrange combo Air Supply puis Deep Purple, ou encore faites plaisir à un ado figé dans le temps pour Simple Plan. Gardez-les sur place jusqu’au lendemain soir pour les troubler avec l’excellente routine (toujours sur la mince ligne de la provocation) de Bill Burr, dont l’étoile continue de briller.

Bref, que ce soit pour l’ambiance ou l’habituel choix de bières locales sur le site, mais aussi d’abord et avant tout pour la programmation, passez donc marquer le début de l’été dans la capitale. C’est toujours aussi beau, même après les tulipes.

Pour connaitre la programmation complète et les prix des billets (disponibles par jour et pour tout l’ensemble du festival), rendez vous au www.ottawabluesfest.ca.

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Obsessif compulsif qui classe ses albums d’abord en ordre alphabétique d’artistes, puis de parutions (avec les simples sous les albums, question de confondre encore davantage les gens qui le visitent), Karl-Philip oeuvre dans l’industrie depuis plus d’une décennie. Il a touché à tout: maisons de disques, gestion de salles de spectacle et rédaction professionnelle pour de nombreux artistes. Il assiste à de nombreux shows lorsqu'il n'est pas désespérément en train d'essayer de faire de la place dans sa bibliothèque musicale.