C’est un CharlÉlie Couture transformé en guitariste blues que l’on a vu et entendu au Club Soda hier, dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Tout un changement depuis son dernier passage chez-nous. Je l’avais vu au Festival d’été de Québec en 1997 lors de la sortie de son album « Le casque nu », qui représentait une renaissance artistique dans la carrière de l’artiste. Aujourd’hui, Couture est un artiste-peintre accompli, habitant et gérant sa galerie d’art à New York.

Accompagné d’un guitariste blues et d’un claviériste qui contrôlait le beatbox qui servait de rythmique, CharlÉlie Couture a à peine touché à son piano, préférant largement la guitare électrique, qu’il joue relativement bien (surtout comparé au piano!). Le vétéran auteur-compositeur-interprète ne s’en laisse toutefois pas imposer: il a fait décoller l’ambiance du Club Soda dès le départ du concert, ce qui n’était pas nécessairement évident vu les malaises créés entre Julien Sagot et le public, en première partie (voir autre texte ici).

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photo: Victor Diaz Lamich (Spectra)

Les chansons les plus blues rock de Couture firent d’ailleurs celles qui ont le plus plu au public montréalais. Un goût amer, a généré un bel entrain dans la salle, ce qui s’est confirmé de chanson en chanson.
Après 40 minutes de blues rock, l’homme a retiré ses lunettes fumées, ainsi que son veston coloré, et nous a raconté des histoires, parfois un peu improvisées, comme le conte de Bob le prophète, où « la frontière entre peut-être et sûrement n’existe pas ».

CharlÉlie Couture est un artiste qui vit dans le doute, qui se remet en question. Dans ses chansons récentes, il parle du moment où l’on se regarde dans le miroir, de celui où l’on passe « de l’autre côté ». Il a un très beau talent de raconteur. On voit les personnages, le décor, on comprend les situations, le contexte. Et puis, sa voix nasillarde sonne bien en anglais, sur des accords de jazz. Ses 12 dernières années passées à New York le font maintenant rêver en anglais. Hé, pourquoi pas!

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.