Inutile de dire qu’il faisait plus que beau cette année à POP, et qu’on ne parle pas ici que de météo. Mon coeur s’est pour ainsi dire, emballé à plusieurs reprises (et avec raisons) lors de cette 13ième édition de POP Montréal. Somme toute, le festival a une fois de plus accompli sa mission de nous faire découvrir et redécouvrir quelques trésors de la musique indie, dans un cadre bien festif. Seul bémol (qui n’en est pas vraiment un), impossible de tout dire et de tout voir: plus de 400 groupes de musique et événements…Voici donc un condensé dans mes 5 coups de coeur de cette année.

SUN KIL MOON

Avoir droit à un Mark Kozelek à son meilleur (et en plus de bonne humeur), c’est presque une bénédiction. À part mentionner que Pitchfork nous “lave le cerveau”, aucune ombre d’animosité. Il partage avec son public hautement attentif (ou en tout cas, bien silencieux), ses morceaux les plus poignants; de I Watched The Film The Song Remains The Same à Richard Ramirez Died Today Of Natural Causes en passant par de plus anciennes comme Black Kite. La Fédération Ukrainienne au grand complet tendait l’oreille.

Généreux et dans un “bon mood” donc, l’émotion était quasi palpable dans la salle, résonnant presqu’autant que sa voix de baryton. Le chanteur s’est levé de sa chaise pour interpréter quelques morceaux, dont I Can’t Live Without My Mother’s Love. Il a aussi raconté quelques anecdotes au passage, adoucissant l’atmosphère parfois dramatique de ses chansons (il nous raconte notamment sa rencontre avec une nymphomanique qui ne l’a gardé réveillé pendant 3 jours). Nous déclarant son amour, en gardant sa contenance, le spectacle a réitéré la grandeur du personnage.

P.S. I LOVE YOU

Le duo de Kingston n’était pas dans ma ligne de mire vendredi, mais le Cabaret du Mile-End étant sur mon chemin, l’arrêt s’imposait. C’est donc sans grandes attentes que j’ai vu le groupe en pleine ébulition sur scène. Debout derrière le batteur, Benjamin Nelson, c’était impossible de ne pas se laisser submerger par leur énergie encore brûlante (et dont j’avais justement besoin pour poursuivre la soirée).

Si je n’ai malheureusement pu voir que les derniers morceaux du groupe, il faut croire que ceux-ci ont suffit à me convaincre de leur talent.

DEAFHEAVEN

Qu’est-ce que je fais à un show de black metal? En fait, Deafheaven n’est pas un groupe mono-genre. Tantôt post-rock puis shoegaze par instants, on peut dire que le groupe se définit et se démarque grâce à son savant amalgame d’influences. Finalement rentrée au Ritz (aka défunt Il Motore) à guichets fermés et plein à craquer, le groupe a livré une performance frénétique de la première à la dernière pièce. Nous laissant sur une fin un peu abrupte (pas de rappel), ça ne mine en rien mon appréciation du spectacle, sans doute à cause du charisme de George Clarke (le chanteur). Il faut croire que son magnétisme et son intensité fascinante sur scène, ont suffit à me captiver. Entre le body-surfing, les morceaux plus escarpés et d’autres plus calmes, le tout fût simplement aussi riche en mélodies qu’en férocité.

CTZNSHP

Ma découverte de cette année? Ce trio post-punk montréalais et sa bonne dose de pop accrocheuse mêlée de rock rétro 80-90. Leur son à la fois planant, assuré et juste assez désinvolte, évoquait des groupes comme Beach Fossils, Stellastarr et même The Killers (le synthé bien à l’appui). CTZNSHP semble avoir trouvé le ton dans ce genre pourtant maintes fois revisité. Un son aguerri dans un tout mélodique, la formation a ce petit quelque chose qui ne laisse définitivement pas indifférent. Le groupe a terminé sur une reprise de la chanson Heartbeat qui, je dois dire, n’a fait qu’accélérer mon rythme cardiaque déjà décuplé.

THE UNICORNS

C’est avec un retour improbable des Unicorns que se concluait Pop Montréal. Dans un Métropolis plein d’enthousiastes en délire, le groupe s’est avéré toujours aussi extravagant…

Les membres, Alden Penner, Jamie Thompson et Nicholas Thorburn occupaient la scène pour la première fois depuis plus d’une décennie, un genre de miracle, disons-le. Nous replongeant quelque part au début des années 2000, le groupe ressuscité pour une soirée, a livré toutes les pièces attendues telle que Jellybones et I Was Born (A Unicorn). On se souviendra d’ailleurs de cette dernière, suivant les deux premiers rappels qui consistaient en un seul accord et un “merci bonsoir”. Plaisanteries et dérision à l’appui, ce fût un 60 minutes de bonheur généralisé, parfaitement digne des Unicorns.

Encore une fois, le festival ne manquait pas de moments marquants, de surprises et de revirements abracadabrants du début à la fin. Ces 5 jours de béatitude derrière nous, c’est maintenant l’heure de ranger nos passes et autres souvenirs dans une boîte, de rattraper beaucoup trop de sommeil et d’essayer de rester imprégner de ce rêve le plus longtemps possible…jusqu’à septembre prochain.

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Blogueuse - RREVERB
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Née à Montréal au milieu des années 80 (entre une chanson de George Michael et de Foreigner), Vanessa Hauguel se passionne pour la musique depuis qu'elle est tombée amoureuse de David Bowie et de Prince à 9 ans. Assoiffée de nouveaux artistes, elle aime aussi revisiter les oeuvres des artistes plus établis. Ayant un faible pour le rock indépendant, le classique, le folk, le New-Wave, et tout ce qui sort de l'ordinaire, elle vous invite à pourchasser le meilleur de la musique (en vous dictant ses états d'âmes au passage).