Il y a tellement de bands à voir à Pop Montréal, que même en passant (lire en courant frénétiquement) d’une salle à l’autre comme nous, journalistes et chroniqueurs culturels, faisons durant ce festival qu’on attrape des parties de shows plus ou moins complets ici et là, au fil des salles. Voici donc quelques impressions sur des bands dont j’ai entendu une partie du show lors du festival. FAKE PALMS Ce quatuor de Toronto livre un excellent rock très mélodique enveloppé dans un mur de son saturé. La drummeuse Simone TB (aussi de Slim Twig) a terminé sauvagement le set et dans une attitude rock’n’roll flegmatique, le chanteur et guitariste Mike le Riche a balancé par terre son set de pédales à effets. Yeah! HELENA DELAND La jeune songwriter jouait en première partie de John Cale au Rialto – rien que ça – et était visiblement nerveuse. Certains morceaux, surtout le tout dernier, démontraient la beauté de sa voix et de ses compositions folk rock, mais à d’autres moments son manque de technique vocale était criant et le tout en a souffert. HELENA DELAND (photo: Pop Montreal) JESSE MAC CORMACK C’est dans une ambiance enfumée, presque bluesée, que le musicien montréalais Jesse Mac Cormack a livré une performance très inspirée. L’environnement était parfait pour le style de rock que Mac Cormack livre. Le Rialto Hall (au-dessus de la salle principale), était plein et l’air torride, les lumières étaient basses, les musiciens jouaient dans la fumée un blues funk parfois intimiste, parfois hyper groovy. Sur leur dernier morceau, ils ont fait bouger pas mal d’épaules et de hanches. Jesse Mac Cormack a définitivement laissé une super bonne impression à Pop Montréal. JESSE MAC CORMACK (Photo: JP Sansfacon) SOLIDS Il faisait chaud et humide dans la petite Vitrola, samedi soir sur le boulevard St-Laurent et les gars de Solids ne sont pas laissé ramollir. Ils ont tout donné. “C’est une bonne soirée!” qu’ils ont lancé à un moment donné. Il manque peut-être un peu de fini dans l’exécution pour que Solids soit aussi chirurgicalement précis que Fugazi, ou du punch vocal pour qu’ils s’illustrent comme les prochains Foo Fighters, ou une dose d’hypnose musicale pour étourdir comme Mudhoney, mais le trio de Montréal n’est pas si loin d’atteindre “la coche” qui pourrait les catapulter dans un autre univers. Juste qu’on mentionne tous ces grands bands est un grand compliment. L’énergie est là, les fans se garrochent, et leur réputation croît sans cesse. On va éviter les jeux de mots poches à la “C’est du solide” mais blague à part, le band porte bien son nom. SOLIDS (Photo: Nadine Mathurin RREVERB) HOLY FUCK Le band electro de Toronto Holy Fuck, mené par le brillant songwriter Brian Borcherdt, a crinqué le volume à 15 sur les speakers du Théâtre Fairmount et a fait danser les hipsters; certains les coudes en l’air, et d’autres comme ces grands bonshommes gonflables qu’on croise parfois sur le bord des routes. HOLY FUCK (Photo: Ashutosh Gupta) AIDA Le modèle était audacieux: une chanteuse soul pop, dansant et chantant seule sur scène, accompagnée simplement par son ipad sur lequel jouent les pistes de son album, sans voix (hormis quelques choeurs). Sa musique étant souvent constituée de clichés pop (beatbox, basse sythétique, claviers…) qui sonnaient souvent très 80, ce n’était peut-être pas le meilleur environnement pour une chanteuse comme Aida. Dans un Quai des brumes qui avait sorti sa boule disco mais malheureusement à moitié vide, ce ne fut pas un succès en ce qui concerne la soirée. Mais cette Aida pourrait très bien devenir une star de la soul pop car elle a tout ce qu’il faut pour réussir. Déjà, avoir livré une performance aussi inspirée dans une ambiance plutôt froide est un bel exploit et une marque de grand professionnalisme. AIDA (Photo: Nico Pelletier, RREVERB) Lire tous nos articles sur Pop Montréal Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments