C’est réécoutant quelques entrevues avec des musiciens connus lors de l’événement SXSW édition de 2014 que je suis tombé sur Gary Numan, dont je ne connaissais pas vraiment le parcours, hormis son méga tube Cars, chanson phare du new wave des années 80. Je ne avais pas à quel point Numan a été troublé par le succès monstre qu’il a vécu en début de carrière (deux tournées mondiales avant d’avoir fait quelconques concerts!).

http://www.youtube.com/watch?v=Ldyx3KHOFXw

À un moment de l’entrevue – qui est en fait plus un monologue – il décrit son cheminement dans le monde du show-business comme s’il avait agrippé un train haute-vitesse alors qu’il passait en gare à toute allure, sans s’arrêter et qu’il s’y tenait aussi longtemps qu’il l’avait pu. L’image est forte : impossible de savoir où l’on s’en va, aucun contrôle sur sa destinée, aucune façon de ralentir la cadence.

Puis, il finit par lâcher prise, débouler du train, avec heurts et blessures, pour enfin réaliser le chemin parcouru et la « destination ».

Plus jamais il n’a voulu écrire pour faire des hits (et ce n’est pas comme s’il en avait écrit des masses, e son propre aveu), et ne s’est senti bien qu’en suivant son inspiration pure, ce qui s’est matérialisé avec l’album « Sacrifice », de 1994, un moment marquant dans sa carrière. À cet instant, il créé tout, sans arrière-pensée commerciale, ni même conseils de personne, à son goût.

Quant à la chanson Cars, il avoue en toute fin d’entrevue qu’il l’a composée après avoir acheté une basse, à Londres, pour mieux apprendre l’instrument. La ligne mélodique de la chanson a été trouvée presque par magie, avec les premières notes que Numan a jouées sur la basse. 10 minutes plus tard la chanson était écrite, 13 minutes plus tard, les paroles y étaient.

Ça donne ceci, en isolant la basse grâce à cette musicienne internaute du nom de Sarah Walker, dont le channel YouTube regorge de reprises de chansons rock jouées à la basse, de Muse à Red Hot Chili Peppers.

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.