Cet article est le premier d’une série de trois sur la discographie de Gram Parsons.

Héritier d’une riche famille du sud des États-Unis, Gram Parsons a eu une vie qui peut être résumée par la célèbre maxime « sex, drugs and rock ‘n’ roll ». Dans son cas, il faudrait plutôt parler de « sex, drugs and country rock »! Pionnier du country rock, son parcours musical mouvementé se limite à seulement six 33 tours, mais qui ont tout de même influencé plusieurs générations d’artistes.

Né en 1946 en Floride, Parsons s’est déplacé à New York en 1966, où il y a fondé The International Submarine Band. Leurs premiers singles sont d’un rock psychédélique assumé. C’est seulement après s’être relocalisés à Los Angeles en 1967 et avoir signé avec LHI, la maison de disques de Lee Hazlewood, que leurs racines country émergent. Leur premier disque, « Safe at Home », sortira en 1968, alors que le groupe n’existera plus! Ce disque sera considéré comme l’un des premiers à combiner country et rock (version hippie!) dans un tout homogène, sans toutefois atteindre le niveau d’excellence des albums auxquels Parsons collaborera plus tard.

Do You Know How It Feels to Be Lonesome? est une superbe ballade country marquée par la solitude et le désespoir, alors que les passionnées Blue Eyes et Luxury Liner montrent déjà les talents d’auteur-compositeur-interprète de Parsons. I Still Miss Someone est une reprise d’une chanson de Johnny Cash que rend bien Parsons, avec du piano honky tonk. Parsons et ses camarades actualisent en quelque sorte le « Bakersfield Sound », musique country apparue dans les années 50 qui emprunte des éléments stylistiques au rock, en réaction au son un peu trop lisse de Nashville. Buck Owens et Merle Haggard étaient les artistes les plus connus de Bakersfield.

C’est finalement à Los Angeles que le destin de Gram Parsons changera. Il y rencontre Chris Hillman, qui l’intègre à son groupe : The Byrds. Ces derniers étaient en désarroi en 1968, après les départs du flamboyant David Crosby et du batteur Michael Clarke. Parsons réussit à faire infléchir la direction musicale de ces pionniers du folk-rock vers un authentique country rock. Le chef-d’œuvre « Sweetheart of the Rodeo » résultera de cette transformation.

Hickory Wind, un texte sur la nostalgie de l’enfance chanté avec la voix vulnérable de Gram, est une de ses plus belles compositions, avec également une touchante pedal steel guitar. Gram écrira aussi la jolie One Hundred Years from Now, et le reste de l’album est composé de reprises (la funèbre Life in Prison de Merle Haggard, la pieuse The Christian Life des Louvin Brothers, l’entraînante You’re Still on my Mind de Luke McDaniel et deux inédites de Bob Dylan, entre autres) et d’une chanson traditionnelle (I am a Pilgrim).

Par ailleurs, une réédition parue en 1997 comprend les enregistrements originaux avec les chants de tête de Parsons, eux qui avaient dû être remplacés sur trois des pièces de « Sweetheart », puisque Gram était toujours sous contrat avec LHI (Roger McGuinn trouvait également qu’il prenait trop de place…). Gram Parsons quittera finalement The Byrds à l’été 1968, juste avant que le groupe n’entreprenne une tournée en Afrique du Sud. Il restera à Londres et se liera d’amitié avec un certain Keith Richards…

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Gram Parsons - International submarine band

THE INTERNATIONAL SUBMARINE BAND/THE BYRDS
Safe at Home/Sweetheart of the Rodeo
(LHI/Columbia, 1968)

-Genre : country rock
-Dans le même genre que The Band, Gene Clark, The Eagles

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GRAM PARSONS: Les débuts du country rock
Originalité95%
Authenticité100%
Accessibilité85%
Direction artistique95%
Qualité musicale95%
Textes95%
94%Overall Score
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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.