Prise lors du lancement de l’album, la photo qui illustre cet article est une gracieuseté d’Éric Berteau et de Camuz. L’album photos peut être consulté ici.

Le trompettiste et compositeur Hichem Khalfa a fait paraître il y a deux semaines son premier album, l’excellent « Histoires sans mots ». Inspiré d’événements de la vie de Khalfa, cet opus met en scène un quintette, complété par le pianiste Jérôme Beaulieu (du Trio Jérôme Beaulieu), le contrebassiste Alex Bellegarde, le batteur Martin Auguste et le saxophoniste ténor Al McLean. Originaire de la France, Khalfa réside à Montréal depuis 2012 et s’est donc rapidement intégré à la scène jazz locale. Son album propose un jazz moderne et accessible, dont les mélodies sont quelque peu influencées par la musique classique (le trompettiste a justement une formation classique). On y découvre également le grand talent d’interprète d’Hichem Khalfa et de ses comparses.

L’album s’ouvre avec la très rythmée Fromage rouge. La batterie et la contrebasse entrent en scène, suivis de la trompette, du saxophone et du piano. Le pianiste y va ensuite d’un court mais envoûtant solo. Les quatre autres instruments se joignent à lui et bâtissent une ambiance décontractée, mais toujours avec un rythme appuyé. On entend ensuite de très bons solos de saxophone et de trompette. Trio pour 5 est beaucoup plus apaisante, alors que Salsa simple a un rythme complexe et effréné. Pour sa part, La valse des 2 oiseaux est pleine de subtilités, avec un apport important de chacun des musiciens : on retiendra les solos de contrebasse et de piano. Un court Interlude, au piano seul, clôt la première partie de l’album, dans ce qui est presque un croisement entre Chopin et Debussy.

Une mélancolique introduction à la trompette ouvre la très belle et évocatrice La 1ère nuit du voyageur. Il s’agit sûrement de la composition la plus éclatée et la plus chargée de l’album (la plus longue aussi, à près de 8 minutes). Last Minute débute de manière délicate et mystérieuse, et s’anime peu à peu. La musique devient dense et complexe, avant de retourner à la douce mélancolie initiale. Après ces deux pièces intenses, JB (en référence à Jean-Bernard Beauchamp, un des professeurs de Khalfa) et Trio pour 2 sont bienvenues, elles qui sont très légères et contemplatives. En conclusion, Schtroumpf est pleine d’une énergie nerveuse et contagieuse.

Hichem Khalfa a donc réuni autour de lui d’excellents interprètes qui livrent ses compositions avec passion et engagement. Le trompettiste est souvent à l’avant-plan, mais la contribution de chaque instrumentiste est primordiale. « Histoires sans mots » est assez accrocheur et bien joué pour soutenir l’intérêt de l’auditeur pendant les 58 minutes du disque. L’alternance entre des compositions chargées et d’autres plus dépouillées amène également une diversité salutaire. Hichem Khalfa est ainsi un nom à retenir!

hichem khalfa histoires sans mots
HICHEM KHALFA
Histoires sans mots
(Les Sessions 270, 2015)

-Genre : jazz

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Le grand talent d'HICHEM KHALFA
ORIGINALITÉ 75%
AUTHENTICITÉ 85%
ACCESSIBILITÉ 70%
DIRECTION ARTISTIQUE85%
QUALITÉ MUSICALE90%
81%Overall Score
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67%

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Blogueur - RREVERB
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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.