Comme bien des gens, j’ai découvert Little Dragon à travers leur collaboration avec Damon Albarn sur la magnifique pièce Empire Ants du non moins magnifique album des Gorillaz, «Plastic Beach».

Tout comme moi, si vous avez aimé cette pièce, vous avez nul doute ardemment désiré qu’on en fasse une extended version tant le deuxième mouvement de la pièce — à partir de 2:15, lorsque la chanteuse Yukimi Nagano entre en scène — était magiquement beau.

Eh! bien vos voeux viennent d’être exaucés, non pas sous la forme d’une extended version, mais sous la forme d’un album complet de Little Dragon, le quatrième de ce quatuor suédois établi à Göteborg.

Ce que «Nabuma Rubberband» propose, c’est de l’électropop au plus pur sens du terme, et j’entends par-là que c’est parfaitement électro sans être grinçant ou sirupeux, et parfaitement pop sans être commercial ou racoleur. Un petit tour de force comme on n’en entend pas souvent.

On écoute l’album au complet en appuyant sur PLAY ALL.

La composition, les arrangements et la réalisation sont irréprochables, mais la force de Little Dragon demeure la voix angélique et dénuée de fausse vulnérabilité de Nagano, voix qui n’est pas sans rappeler celle d’une certaine Neneh Cherry.

C’est un album feutré, mais pas mou, calme, mais pas soporifique et, bien qu’il ait ses moments un peu plus énergiques, il ne tombe jamais dans l’excès dans l’une ou l’autre de ces directions.

Au risque de me répéter, tout cela est grâce au talent incroyable de Nagano et de sa voix qui sert d’ancre, de point focal à la musique qui, je dois le souligner, n’aurait aucune honte à être écoutée seule, en tant qu’album instrumental, un autre tour de force que peu d’albums dont le point focal est une voix peuvent s’enorgueillir.

Un must pour une soirée en tête à tête, ou seul avec un livre. J’éviterais le cliché de l’album pour un souper entre amis, car il a une telle profondeur, autant émotive que sonore, que l’écouter lorsqu’il y a du bruit et des conversations ne lui rendrait pas justice. Un excellent album d’écouteurs, mais des bons, par pitié; pas des Beats by Dre!

 

Little_Dragon_Nabuma_Rubberband

LITTLE DRAGON
Nabuma Rubberband
(Seven Four / Republic Records, 2014)

-Genre: électropop de très haute qualité
-Artistes dans la même veine: Royksopp, Erlend Oye, Moloko, Blue Six

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Blogueur - RREVERB
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Baptisé par Pink Floyd, ses parrains sont Bach et les Stones. DJ depuis 1984, batteur autodidacte, producteur de musique électronique depuis 2000, Monsieur Seb a été chef de la section culturelle chez Canoë pendant près de 10 années. Il collabore également sur Archipel Magazine, le blogue — et bientôt magazine imprimé — du label électronique montréalais Archipel.