Depuis deux ans, Serge Beyer, fondateur et rédacteur en chef du magazine Longueur d’Ondes – paru pour la première fois en 1982 – nous partage ses albums coups de coeur de l’année. Pour mieux découvrir ces 16 groupes ou artistes qui l’ont fait vibrer en 2015, une brève citation d’un des rédacteurs de son équipe s’étant exprimé (souvent de façon très enthousiaste et élogieuse) sur l’opus en question. RREVERB vous invite à poursuivre vos découvertes sur le site de Longueur d’Ondes: suivez les liens à chaque texte! C’est parti! REQUIN CHAGRIN Dernière pépite extraite de souterrains obscurs, ce quatuor parisien nommé selon la bonne parole de Michel Sardou signe un premier disque pétri de fluidité, trouvant sa vitesse de croisière sur des eaux situées outre-Atlantique, subtil mélange de Surf music et Garage rock à la résonnance Lo-fi égratignée. Immergé dans un vague à l’âme détrempant les côtes de son chagrin, ce requin saura soulever les cœurs par sa simplicité et son efficacité mélodique sans pareil. (Julien Naït-Bouda – lire la critique complète ici) REQUIN CHAGRIN (La Souterraine – Objet Disque, 2016) PERRINE EN MORCEAUX Moins macabre qu’une Nico (à laquelle on pense ici parfois), cette expérimentatrice tentatrice ne se laisse pourtant guère enfermer dans le piège de l’installation arty. Elle conceptualise avec un grain de folie, échafaude une suite de pièces très visuelles en fracassant les enceintes du musée. (Jean Thooris – lire la critique complète ici) PERRINE EN MORCEAUX Rien (Lentonia Records, 2016) DEAD OBIES Ainsi, le flow des MC’s devient plus une ligne mélodique matraquée au millimètre près, comme un instrument supplémentaire, le tout, sur des samples et une musicalité entraînante, rivalisant avec leurs voisins américains dans la catégorie hip-hop. (Yolaine Maudet – lire la critique complète ici) DEAD OBIES Gesamtkunstwerk (Bonsound, 2016) GRAND BLANC Ce groupe à contrecourant, grunge avec une pincée de No Future, marque son anticonformisme dans des paroles empruntes d’une certaine poésie et d’un malêtre adolescent, avec « Tendresse » (« Tendresse, les temps sont durs »), une beach song anxiogène (« Summer summer ») et l’histoire d’un homme qui ne veut pas sortir de sa chambre d’hôtel (« Verticool »). L’ennui, la violence et l’absence sont le fil rouge de cet opus. (Serena Sobrero – lire la critique complète ici) GRAND BLANC Mémoires vives (Entreprise, 2016) CHRISTOPHE Christophe dont on connaît le perfectionnisme a su trouver les paroliers qui à l’instar de Daniel Bélanger, Boris Bergman, Laurie Darmon et le retour de l’auteur Jean-Michel Jarre, ont su trouver les mots qui allaient comme un gant au créateur des « Paradis perdus ». Les vestiges du chaos, titre Ô combien explicite, est le mariage parfait d’un certain romantisme façon « Les mots bleus » et d’une passion électro avant-gardiste façon Suicide, le groupe d’Alan Vega, ami du chanteur… présent au générique sur « Tangerine », un des titres forts de l’album qui en regorge. (Alain Birmann – lire la critique complète ici) CHRISTOPHE Les Vestiges du Chaos (Capitol / Universal, 2016) KAVIAR SPECIAL Passant d’un punk suranné britannique à des lignes surf psychédéliques tout en envoyant des riffs lourds, comme des menhirs qui en ramèneront certains au nirvana, la bande de trublions parvient à trouver une formule qui fait mouche sur 12 titres impétueux et branleurs, tranchants et mordants. (Julien Naït-Bouda – lire la critique complète ici) KAVIAR SPECIAL #2 (Howlin Banana Records, 2016) BERNARDINO FEMMINIELLI Exhumant des influences passéistes de toute beauté et non des moindres, de la période Gainsbarre aux élans disco post 70’s, ce disque est une invitation au pêché de chair. La voix du Canadien s’entend ainsi telle une caresse qui frôle l’épiderme, susurrant sur un ton salace bien des grivoiseries, baignées dans une salive collante. Jamais chantés, toujours parlés, les textes s’enchaînent, contant des souvenirs érotisés par le halo d’un néon crasseux et disjonctant dans la nuit noire. (Julien Naït-Bouda – lire la critique complète ici) BERNARDINO FEMMINIELLI Plaisirs américains (Mind Records / Bethlehem XXX, 2016) REZINSKY Sur des beats old school, Rezinsky délivre une sorte de journal intime dans lequel le rappeur n’a pas toujours le beau rôle. S’y dessine l’autoportrait d’un jeune homme qui cherche à comprendre l’époque actuelle, un môme éternel qui aimerait se sentir en phase avec ses contemporains. (Jean Thooris – lire la critique complète ici) REZINSKY Les hérétiques tome 1 & 2 (Météorites / Modulor, 2016) ACID ARAB Enfin rassemblés, rythmes berbères et instruments traditionnels rejoignent les beats techno épurés, comme s’ils avaient vécu les uns à côté des autres depuis des siècles, pour une traversée sonore que l’on pourrait qualifier de chamanique et un rendu dancefloor souvent frénétique. La transe dans sa version la plus pure, la plus sensorielle et la plus troublante. (Ève Guiraud – lire la critique complète ici) ACID ARAB Musique de France (Crammed Discs, 2016) PAPIER TIGRE Exit donc l’aspect énergique et spontané des deux premières sorties. Direction l’abrupt, le concassé et changements de rythmes réguliers pour pousser la formule dans ses retranchements pop ou punk. L’occasion de déserter les habituels systématismes en détricotant notamment les couplets-refrains… (Samuel Degasne – lire la critique complète ici) PAPIER TIGRE The Screw (Murailles Music, 2016) HER Quand deux ex-Popopopops abandonnent leur électro-rock foufou, c’est pour retrouver un peu de liberté. Sur le fond comme sur la forme. De leur soul pop, les Rennais n’en ont pas la voix de crooner mais le style distingué, la sensualité. Car c’est bien le désir qui suinte des six morceaux de Tape #1. Celui de s’affranchir des précédentes expériences musicales. Puis, celui évidemment amoureux. (Samuel Degasne – lire l’entrevue complète ici) HER Her Live Tape #1 (FAM, 2106) JESSE MAC CORMACK Porté par un folklore américain usé par les âges et écrasant par la mémoire qui s’en dégage, de Bob Dylan à Neil Young, le Canadien ne semble pas trop gêné de cet héritage, poussant le folk dans un espace qui suspend véritablement le temps et les influences qui le soutiennent, cassant la tradition pour mieux s’en repaitre. (Julien Naït-Bouda – lire l’entrevue complète ici) JESSE MAC CORMACK After the Glow EP (Secret City, 2016) LA PIETA Beats hip-hop, textes méchants, voix slam, La Pietà fracasse rock et rap, puise dans sa propre existence pour mieux divulguer l’universel. Derrière cette évidence se niche cependant le parcours de toute une vie. « Dans mes textes, j’aborde toujours des choses autobiographiques, admet-elle, bien que je ne parle que rarement de faits précis. J’évoque surtout des émotions face à un événement plutôt que l’événement lui-même, avec le moins de tabous possibles, d’où parfois un aspect trash. Il y a peut-être chez moi un premier degré un peu lourd, mais j’apprécie le fait de se prendre de la noirceur dans la gueule. » (Jean Thooris – lire l’entrevue complète ici) Le clip contient des scènes de nudité (NSFW). LA PIETA METRO VERLAINE « Superposer différentes guitares donne un résultat moins brouillon que d’empiler le même instrument. Cela donne des sons très différents car chaque instrument et chaque ampli, a sa propre atmosphère. » « Avec nous, c’est à chaque fois pareil, poursuit-il. Il faut que cela soit électrique et romantique. Aujourd’hui pour la première fois, j’ai essayé de faire une pop-song, un peu vénère quand même, une succession d’images avec une écriture plus légère. » (Patrick Auffret – lire l’entrevue complète ici) METRO VERLAINE Metro Verlaine (indépendant, 2016) THE CHIKITAS Leur parler des femmes dans le rock les agace franchement. Le duo suisse The Chikitas se lasse d’être réduit à cela. Si Saskia (batterie) nous envoie gentiment bouler, Lynn (guitare) répond : « Dans une société où les modèles féminins sont Rihanna ou les Kardashian, et où les jeunes filles sont influençables, il ne faut pas s’étonner que peu d’entre elles aient envie de faire de la guitare électrique ou de devenir pompier. » (Laura Boisset – lire l’entrevue complète ici) THE CHIKITAS Wrong Motel (Deep Dive Records, 2016) CLÉMENT BAZIN Cette histoire a tout du rêve. Elle avait commencé de la plus belle des manières avec un premier EP paru en 2013, Night Things, désarmant par sa beauté mélodique et sa résonance mélancolique. On prenait alors la mesure de cet instrument à l’exotisme rafraichissant qu’est le steeldrum. (…) Chargée d’un romantisme à fleur de peau, sa musique emprunte aussi bien à la nature qu’à l’urbain. (Julien Naït-Bouda – lire l’entrevue complète ici) CLÉMENT BAZIN Return to Forever (Nowadays Records) Voici les découvertes de 2015 de Longueur d’Ondes, au cas où vous les auriez manquées! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments