PJ+Harvey+early

Sans lien avec l’actualité, j’ai envie aujourd’hui de vous partager mon admiration envers une artiste qui ne m’a pas souvent déçue au cours des 20 dernières années, et j’ai nommé PJ Harvey. Son rock est toujours solide, ses virages artistiques sont toujours surprenants, sa fougue et sa passion sont toujours présents, même après une carrière qui dure maintenant depuis deux décennies. La plupart des artistes connaissent des hauts et des bas sur une si longue période. Pas Polly Jean. Depuis son premier opus, elle livre son rock avec panache et grand art.

Tout débute avec deux albums de grunge puissants, Dry (1992) et Rid of Me (1993), à la hauteur de ce que faisait Nirvana ou Jon Spencer mais avec une fougue bien féminine, une sensualité teintée de défi, un aplomb empreint de sensibilité. Rarement avait-on vu une fille manier une guitare électrique aussi énergiquement. Voici “Dress” en concert.

En 1995, elle lâche la guitare le temps d’un album pour se tourner vers un goth rock hanté, à la Nick Cave (avec lequel elle aura une brève relation) and the Bad Seeds et un album hanté “To Bring You My Love”, paru en 1995. Son passage à l’Olympia de Montréal, qui comportait encore des sièges à l’époque et six pouces de poussière était simplement brillant!

Après quelques explorations un peu plus hermétiques, PJ Harvey revient en 2001 avec un album qu’elle écrit à New York dans le but avoué d’être plus accessible, d’être plus dansant. L’Anglaise s’éclate dans la Grosse Pomme, enregistre deux titres avec Thom Yorke et récolte un premier Mercury Award pour le disque “Stories from the City, Stories from the Sea”, dont voici un extrait, l’excellente Good Fortune.

Savourant une reconnaissance méritée, PJ Harvey démontre qu’elle ne sera pas plus “pop” pour autant. À Sydney en Australie en 2001, elle met le public du grand festival “Big Day Out” dans sa petite poche avec cette impressionnante performance. Un p’tit bout de femme avec une grosse guitare rouge, toute seule sur une grande scène devant plusieurs dizaines de milliers d’amateurs de rock. Voyez plutôt:

On se laisse ici pour aujourd’hui. Dans un second article sur PJ Harvey, nous couvriront bientôt les 10 plus récentes années de sa carrière. À suivre!

 

 

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.