Tout semble facile pour les Black Keys mais rien n’est précipité sur « Turn Blue », le 8e opus du duo d’Akron, Ohio. Dès les premières notes, il apparaît évident que nous faisons face à nouveau à une équipe en plein contrôle avec un savoir-faire hors du commun. Tout coule de source et la coproduction de Danger Mouse y est encore phénoménale et à l’honneur. Le mordant caractéristique du groupe est toujours bien présent, mais celui-ci troque son blues endiablé pour un groove fiévreux aux parfums psychédéliques n’étant pas sans rappeler les classiques rocks des années 1970.

Mais si l’album semble ici plus accessible qu’usuellement, nous sommes très loin de la complaisance. Au menu : changements de tempo surprenants, synthétiseurs torrides, des basses bien lourdes et au-devant du mix ainsi que quelques solos de guitare comme on en entend trop peu souvent ces dernières années. Le tout est d’une facture assez abordable, mais est embrasé de tonalités narcotiques lentes bien assumées qui soit dit en passant ne sont pas si nouvelles pour le groupe. En effet, Dan Auerbach et Patrick Carney nous avaient déjà présenté des timbres plus langoureux et rêveurs en avant-gout sur quelques pièces d’« Attack and Release » (2007) et sur « Brothers » (2010) il y a quelques années.

L’album s’ouvre sur Weight of Love une pièce de près de 7 minutes qui nous frappe de plein fouet tel un siroco avec ses guitares nonchalantes, mais oh combien efficaces et ses envolées vaporeuses. C’est la pièce la plus originale de l’album et elle donne volontiers le ton à celui-ci.  Le disque frôle même le soul par moment comme en témoigne le premier simple et extrait Fever.  Mais tout n’est pas miel et nous retrouvons un son plus courant pour l’orchestre sur les pièces It’s up to your now et Gotta go away.

« Turn Blue » ne passera certes pas à l’histoire comme l’un des albums phares du groupe, mais il est quand même question ici d’un disque très robuste et rassembleur qui s’écoute pour ainsi dire tout seul. Et s’il contraste modérément au sein de la discographie des Black Keys dans l’ensemble, il demeure à lui seul et en soit, un solide album rock.

Le groupe viendra visiter Montréal le 18 Septembre prochain au Centre Bell.

The-Black-Keys-Turn-Blue

THE BLACK KEYS
Turn Blue
(Nonesuch, 2014)

-Genre : blues-rock alternatif
-À la même température que The White Stripes, The Kills, Wolfmother

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THE BLACK KEYS : Fièvre, je t’entends!
Originalité65%
Authenticité75%
Accessibilité75%
Direction artistique80%
Qualité musicale85%
Textes70%
75%Overall Score
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90%

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Blogueur - RREVERB

L'écoute d'un disque est un instant privilégié de rencontre avec l'essence même d'un créateur. Maelstrom de sons, myriades d'émotions et petits morceaux d'âmes à l'état brut. Bien que la musique dite émergente (tel le rock indé.) est au centre de ses intérêts, sa curiosité n'a pas de bornes et il ne résiste, pour ainsi dire, à aucun style. Être transporté, chaviré, surpris et envouté par des albums est un rendez-vous quotidien.