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Artiste du jour: The Hollowbodies

C’est toujours délicat lorsque quelqu’un que vous connaissez lance un album qui se retrouve entre vos mains de critique musical… Si vous dites que c’est bon, on dira que vous faites du favoritisme et si vous dites l’inverse, il y a de fortes chances pour que la personne en question ne vous adresse plus jamais la parole.

Dans le cas des Hollowbodies (à ne pas confondre avec le groupe du même nom, des années 90, mené par Phillip Roebuck), ce n’est pas mon collègue chez Sympatico.ca à Toronto qui m’a demandé de parler de son groupe, mais bien son patron qui a envoyé un courriel enthousiaste à toute l’entreprise en annonçant qu’Andrew Ioi (chanteur, guitariste) et son groupe étaient en concert de lancement d’album il y a quelques semaines.

Transporté par cette jubilation (et surpris d’apprendre que nous avions un musicien au sein de notre équipe), je sollicite une copie de son CD, qui est en fait le premier de la carrière des Hollowbodies.

Et ouf, je n’aurai pas à puiser dans ma banque de phrases creuses et vagues pour ne pas le heurter: cet album est très bon! « Town Without a Name » rassemble une quinzaine de titres de rock aux influences folk surtout, parfois un peu country, à la Wilco (surtout sur la pièce titre). On y sent aussi que les quatre gars ont des goûts plus rock: les pièces Only Happy When She’s High et Honeycrisp sont un peu plus dans la veine des morceaux récents de Son Volt, Old 97s ou  même Blue Rodeo (sans le chant nasillard).

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Mais c’est surtout la voix – solide, claire, assurée, intime – d’Andrew Ioi qui frappe. Grâce à son aplomb, il porte littéralement les Hollowbodies à certains moments (Old Guitar, en solo). Sur Gypsy Road, sa voix joue dans un registre plus grave et calme, très agréable. Le tout n’est pas sans rappeler les Jackson Browne, Counting Crowes et Kim Mitchell de ce monde : du bon rock bien formaté, sans éclats d’originalité, mais sans failles non plus. On sent déjà que ce chanteur durera et sonnera encore mieux lorsqu’il aura encore plus d’années derrière la cravate, tel un Neil Young ou Alan Doyle.

 

Il y en a un autre dans cet article de nos collègues torontois d’inMusic.ca. Cliquez ici!

 

Quelques vers sont un peu faciles (on croise quelques « Going back to Memphis… » ici et là), mais en général, chacun des 15 morceaux est intéressant et digne de figurer sur un disque professionnel. Les Hollowbodies ont pourtant enregistré le tout de façon autonome avec l’aide d’une bonne vieille Gibson ES-335 louée. On y entend très bien tous les instruments, en tout temps, ce qui est, dans mon livre à moi, une belle qualité.
The Hollowbodies s’est formé à Toronto en 2006 alors que les cousins James et Jesse Gadon, Andrew Ioi et Steve Rice ont commencé à jouer régulièrement ensemble. James fut éventuellement remplacé par Aaron Puppi alors que le principal auteur Jesse partage son temps entre le Canada, les États-Unis et l’Australie.

Vous trouverez leur album physique sur CDBABY (cliquez ici) ou en format digital sur iTunes (cliquez ici).

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Artiste: The Hollowbodies

Albums: Town Without a Name

Étiquette: indépendante

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About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.