Difficile d’aimer METRIC en concert Nicolas Pelletier 2022/11/22 Concerts Metric, 21 novembre 2012, Centre Bell(photo: David Kirouac, Iris Média) Ne vous méprenez pas: je suis un fan de Metric. J’ai dû écouter 300 fois l’album “Fantasies” lorsqu’il est sorti en 2009. Je suis un grand fan de l’album solo d’Emily Haines, le beau mais sombre “Knives Don’t Have Your Back” dont on n’entend plus les magnifiques chansons, d’ailleurs. Pourtant, en concert, Metric ne m’allume pas. Je les ai vus au Métropolis, lors de la tournée “Fantasies” et j’avais assez aimé, mais un peu déçu par le style télégraphié du groupe qui semblait poser comme si on tournait un vidéo clip et qu’il était important de bien paraître sur le DVD de la tournée. Quand tu vois Miss Haines placer sa tête dans le bon angle devant le petit ventilateur sur son clavier, tu penses avec raison que le mouvement des cheveux est plus important que la chanson elle-même… voire le public. Je les ai revus à Osheaga cet été, mais n’ai pas trop porté attention à leur performance, puisque occupé à courir les merveilleux Feist, Tame Impala et Sigur Ros de ce monde. C’est qu’Emily ne parle pas beaucoup à ses (nombreux) fans. Les gars la trouvent hot, les filles la trouvent forte. Elle plaît à tous. Encore ce soir au Centre Bell, elle n’a pratiquement rien dit à part une timide tentative en français. Les chansons ont défilé les unes après les autres, assez semblables à ce qu’elles sont sur disque. Pourtant, elle peut être très sympathique lorsqu’elle s’y met! En toute fin de concert, elle s’est mise à raconter combien elle était heureuse d’avoir quitté les maisons de disques, remerciant sa nouvelle équipe (basée à Montréal, d’ailleurs) de l’excellent travail “DIY” qu’ils accomplissent en toute liberté. Là, enfin, on a pu jaser. On a senti qu’elle considérait enfin qu’il y avait d’autres personnes présentes dans la salle hormis les trois musiciens de son groupe… Hormis les montées d’intensité durant les (excellentes) chansons de l’album “Fantasies”, ce concert était assez ennuyeux. Seuls les gens qui étaient massés devant la scène sur le parterre semblaient prendre leur pied, à en juger par les mouvements de foule. À côté de moi, un couple s’enlassait mollement. Quelques chansons plus tard, la fille somnolait sur l’épaule de son chum. Ouain… Sur Twitter, certaines personnes saluaient l’énergie de la chanteuse, d’autres baillaient aux corneilles. L’éclairage avait un beau potentiel, avec ses blocs de couleurs néon. “On se croirait dans TRON” a émis Olivier Morneau sur Twitter. C’était en plein ça. Le “set-up” était bien fait, mais son utilisation était pauvre. On alternait bêtement d’un bloc à l’autre… À des années lumières de l’excellent spectacle conceptuel “Isam” d’Amon Tobin qui utilisait brillament les jeux de lumières en 3D, ou encore Muse, géniaux avec le visuel. Seul jeu original visuellement: le décompte! Metric nous a servi un immense décompte de 2 minutes top chrono sur scène avant de revenir pour le rappel. Je n’avais encore jamais vu un rappel aussi programmé! C’est seulement à la finale, à la toute dernière chanson du concert que Metric a enfin dégelé et sorti de son chemin tracé d’avance. C’est avec ma petite préférée (et celle de bien des gens), Gimme Sympathy, jouée en version acoustique avec son guitariste et co-compositeur James Shaw (un ex-Broken Social Scene, en passant), qu’on a atteint l’extase. On y découvrait enfin autre chose que ce que l’on entendait sur disque. C’était bien, mais trop peu trop tard… Photos par David Kirouac, Iris Média, sauf le décompte, par Nico Pelletier. D’autres photos sur la fanpage d’enMusique: cliquez ici! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments