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La chanteuse jazz KellyLee Evans signe l’un des beaux albums de 2013, en bifurquant légèrement vers la chanson, sans toutefois perdre une once de la qualité musicale dont elle a fait preuve jusqu’ici dans sa carrière. On a ici une grande chanteuse qui a décidé d’avoir du fun avec la musique qu’elle aime.

Très habile de ses cordes vocales, elle reprend a cappella (ou presque) le tube Alors on danse de Stromae, en anglais et à saveur world soul. Ce n’est pas aussi punché que dans l’originale par le maestro belge, mais sa version gagne en élégance. Voyez plutôt, en direct pour la chaîne télé française RTL.

D’un côté, des chansons super cool, de style rétro jazz funky (My Name Is, dès le départ) et de l’autre, des ballades un peu barbantes à la Whitney Houston (If I Was Your Woman, belle mais sirupeuse à l’os). Car oui, Evans a une voix aussi puissante que la diva décédée, mais a contrario de la superstar, elle ne se limite pas qu’aux envolées puissantes. Evans est capable de belle subtilité, notamment avec cette jolie pièce délicate, en français, intitulée Désolée.

La revoici dans une version guitare/voix de My Name Is, pour l’excellente série Off Session.

On tape du pied la plupart du temps sur des airs funky jazz tels Lose Yourself où l’on sent que l’on a affaire à une pro, une virtuose de la voix qui peut faire ce qu’elle a envie, sans sonner faux ni opportuniste.

La voici sur scène dans un style plus près de ce que vous retrouverez sur son 4e album en carrière.

Evans est née en 1975 à Scarborough, en Ontario. La légende raconte qu’elle a découvert le jazz en se perdant dans les corridors de l’Université de Carleton (où elle a réussi deux baccalauréats en anglais et en droit avant de faire sa maîtrise dans cette discipline!), et en aboutissant par hasard au 8e étage où étudiaient les musiciens. Quatre ans après avoir terminé ses études, Kelly Lee prend le second rang de la prestigieuse Thelonious Monk International Jazz Vocals Competition, où les juges Quincy Jones, Dee Dee Bridgewater et Al Jarreau sont impressionnés. Elle enregistre un premier album, « Fight or Flight? » en 2006, sa version en concert en 2007, puis un second opus « The Good Girl » en 2010.

C’est avec son second album publié en 2010, rendant hommage à Nina Simone, que les choses décollent plus rondement : elle remporte le trophée Juno dans la catégorie « Vocal Jazz Album of the Year ». La major Universal la signe ensuite et livre cet album de qualité, assez « mainstream » pour se faire remarquer du grand public (ça a l’air de bien décoller en France si on se fie par l’abondance de clips sur YouTube, tournés en concert ou lors de performances radio), mais assez jazz pour garder toute sa crédibilité musicale.
Bravo!

 

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Artiste: Kelly Lee Evans
Album: I Remember When
Etiquette: Universal
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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.