Certains le qualifient d’album « joyeux », mais pour cela, il faut être familier avec l’œuvre plutôt sombre, ou du moins planante, des quatre Islandais de Sigur Rós. Le batteur Orri Páll Dýrason a même avoué que le groupe a fait un effort pour que les paroles soient plus compréhensibles que sur les albums précédents (notez qu’il faut quand même comprendre l’islandais pour y saisir quoi que ce soit…). Quoi qu’il en soit, “Með suð í eyrum við spilum endalaust” est un excellent album de post-rock planant, qui, bien que plus « rock », reste de très grande qualité musicale et artistique. L’album s’ouvre sur Gobbledigook, un dynamique effort presque pop, mais surtout psychédélique avec effets de voix entrecroisées, à la Of Montreal. Les « la la la » chantés témoignent d’une bonne humeur certaine, même si le rythme reste tribal et intense. Inní mér syngur vitleysingur (Within me a lunatic sings) a aussi un air ensoleillé, et même si la pièce suivante est plus douce (Góðan daginn (Good day)), on a là un magnifique moment de vol plané en pleine stratosphère ! Du jamais entendu depuis les beaux moments de Radiohead. Les voix sont superbes de douceur et d’harmonies, les guitares ont des effets majestueux et imposants. La fin de l’album est plutôt calme, voire intimiste. Dieu sait pourquoi les quatre musiciens traversent une route complètement nus sur la photo qui orne la pochette du cinquième opus du groupe… Faut-il y voir un clin d’œil à celle d’ Abbey Road, puisqu’une des chansons a été enregistrée dans les mythiques studios londoniens utilisés par les Beatles ? Sigur Rós se garde une zone de mystère… SIGUR RÓS Með suð í eyrum við spilum endalaust (XL, 2008) -Genre : Post-rock planant -Dans le même esprit que Radiohead, Mum, Mahogany Lien vers la page Facebook du groupe Lien vers le channel YouTube du groupe Critique initialement parue sur emoragei magazine. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments