Un certain délai et une distance ont été nécessaires afin que le premier album “Evergreen“, de la formation néo-zélandaise BROODS, s’impose et se fasse une place de choix dans ma discographie (plutôt chargée). En effet, bien que j’aie tout de même pris connaissance, avec intérêt, des deux simples successifs Bridges et Never Gonna Change en début de 2014, je n’ai pas été marqué outre mesure au départ. Il faut dire que le type d’électro pop éthéré qu’émet le duo composé de Georgia Nott (à la voix) et de son frère Caleb Nott (aux claviers et autres instruments) ne m’avait pas semblé, à priori, si original. Aussi, ce genre de sonorités pop langoureuses sur fond électronique est quand même présent avec une assez certaine et lourde abondance au sein des parutions contemporaines. Et si la parenté avec Lorde (avec qui ils partagent non seulement la provenance, mais aussi le producteur, Joel Little) a été énoncée et reconnue, cela prend bien plus afin de se démarquer dans un univers musical saturé en bon pop. Au début de l’été dernier, c’est principalement la pièce Mother & Father, offerte en premier extrait annonçant la parution de l’album (en Octobre pour l’Amérique du Nord), qui m’a joyeusement subjugué et immédiatement happé. Non pas que cela réinvente ou chavire quoi que ce soit côté son, non; l’album offre, simplement, d’excellentes pièces pop un point c’est tout. S’il faut établir et décrire une couleur, une facture, qui est propre au groupe, il est à remarquer que Broods étoffe chacune de ses compositions, des plus tranquilles aux plus enjouées, avec des vibrations en tout point rêveuses et planantes; des sons de claviers, aux rythmes effacés et simplistes par moments, en passant par la très jolie voix de Georgia qui est souvent mixée avec distance et séduisante nonchalance, bourrée d’écho. Mais si la plupart des pièces du disque prennent le ton de vaporeuses mélopées (dans le bon sens), ce sont pour moi les morceaux les plus pétillants comme Mother & Father, Everytime et L.A.F. qui retiennent le plus l’attention, au final. Un petit quelque chose de The D0 ou de Matt and Kim qui me plait énormément. Comprenons-nous, même s’ils ne faisaient qu’exclusivement de la pop/synthés mélancolique, ils mériteraient une place de choix dans le panthéon pop! Ainsi, les titres plus lents avec des refrains et chœurs rêveurs, des synthés saturés d’échos et de la réverbération à en revendre sont très appréciables, mais ils projettent, à mon sens, une originalité moins marquée qu’autre part. Et si l’exploration est souvent de mise pour un premier opus, je leur souhaite de naviguer vers un son qui garde le cap sur l’entrain. Je passe donc ma commande et ma préférence à l’univers pour un futur album. Côté production, ce n’est pas anodin, selon moi, si le disque s’ouvre sur les morceaux vifs et si les simples représentent les extraits plus rythmés. Aussi, bien que je tente de ne pas me laisser influencer usuellement par l’enrobage (on a beau dire ce que l’on veut, nous vivons dans un monde ou le visuel est important); la pochette du disque, bien qu’assez solennelle, est très réussie. Elle arbore un duo masqué par des collages de papiers de loups. Belle signature marketing à souligner. Le groupe sera de passage à Montréal au Théatre Virgin Mobile Corona en mars prochain. C’est une excellente lancée pour la formation d’Auckland à qui je souhaite longue vie; oh et aussi de ne pas lésiner sur les BPM, et la joie, etc! Au risque de me répéter et encore! BROODS Evergreen (Polydor Ltd. UK, 2014) -Genre: Electro Pop -Des airs de Banks, Ryn Weaver et de Sir Sly Lien vers l’achat en ligne (iTunes) Lien vers la page (Facebook) de l’artiste BROODS - Vaporeuses mélopées Originalité75% Authenticité80% Accessibilité90% Direction Artistique80% Qualité Musicale80% Textes70%79%Overall ScoreReader Rating: (0 Votes)0%Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments