CHRISTINE AND THE QUEENS au Métropolis – Le nombre contre l’oubli Martin Curadeau 2015/02/21 Concerts, Genres Montréal n’est pas prête d’oublier Christine and the Queens, suite à son passage au Métropolis, jeudi dernier, pour Montréal en lumière. C’est une Héloïse Letissier, envoûtante et électrisante à souhait, qui s’est livrée, sans relâche, à une salle pleine à craquer d’admirateurs. En effet, la réponse extrêmement chaude et fervente du public a même eu raison de la jeune artiste, émue, qui ne s’attendait pas, selon moi, à un auditoire à ce point conquis, outre-Atlantique. Et quelle artiste totale, en effet! Je ne me souviens pas avoir assisté, récemment, à l’essor aussi fulgurant d’un talent si unique bénéficiant d’autant de fougue, de verve, et de promesse. La Française est venue exposer, avec brio, les titres de son premier album, “Chaleur humaine”; canalisant vers la foule amour, passion et énergie de manière majestueuse. Et de l’énergie Christine en avait à revendre; elle qui aurait tenu probablement 5 heures, s’est-elle amusé à nous dire, si elle avait plus d’un album à son actif. Tout était si torride, au quart de tour et soutenu qu’on avait l’impression de faire face à un individu avec 20 ans de métier. C’est la prestation la plus achevée, à tous les niveaux, et quasi-parfaite à laquelle j’ai eu la chance d’assister dernièrement, tant musicalement que visuellement. La présence de la chanteuse transcendait à ce point que nous avions le sentiment d’être dans un stade et non pas entre les murs du Métropolis; et ce n’est pas rien comme accomplissement. Et, n’en déplaise à ceux qui souhaitaient se réserver Christine à eux seuls, à voir la masse hétéroclite présente jeudi, c’est définitivement un attrait très universel que la chanteuse de 26 ans exerce sur le monde musical. Car, si on a fait grand vent de l’universalité de ses «préférences» etc , c’est définitivement la musique (avec un grand M) qui trône à ses côtés et non un agenda quelconque. Le «petit garçon énervé qu’elle a toujours souhaité être» a séduit tout le monde, sans exception, en s’abandonnant simplement, sans inhibitions, en mouvements insolites et avec la vérité dans le verbe; et c’est le signe d’une voix singulière et d’une grande artiste en croissance. Photo: Béranger Tillard Sa pop intelligente et convaincante alliée à une présence scénique ahurissante a pris ancrage dans les cœurs amassés, et ce dès la première chanson. Et si la scène était volontairement dénudée, c’est pour que l’accent entier soit sur la chanteuse, accompagnée de ces deux excellents danseurs, en toute simplicité, et quel choix judicieux ce fut. Lors de ma chronique suite à la parution de l’album, l’an dernier (ici) je vous décrivais à quel point cette artiste est originale. Car même si le son ne réinvente rien, avec des assises bien ancrées dans la musique des années 80 et un amour inconditionnel pour ce qui est relié, de près ou de loin, au R&B; c’est la couleur propre de Christine, l’alter ego d’Héloïse qui rend l’amalgame si unique. Du début jusqu’au dernier rappel, avec la splendide pièce Nuit 17 à 52, nous avons assisté au début d’une histoire qui ne fait que s’amorcer. Car si Héloïse rêve, depuis sa tendre enfance, d’être Michael Jackson, la Christine qu’elle nous propose n’a rien à envier aux grands, et nous garantit toute une carrière en perspective. Bravo! Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments