J’essaie habituellement d’écrire en gardant à l’esprit que le lecteur ne sait pas nécessairement de quoi je parle, mais dans le cas de The Orb, essayer de faire une mise en contexte pour quelqu’un qui ne les connaît pas semble un peu colossal comme tâche, surtout en cette ère d’abondance de l’information. Bref, si vous ne les connaissez pas déjà, lisez ceci.

Pionniers, révolutionnaires, légendaires, et caetera. Tous ces épithètes et bien d’autres encore, tous plus dithyrambiques les uns que les autres, ont été utilisés pour décrire le travail d’Alex Paterson, Thomas Fehlmann et tous les autres joyeux drilles qui sont passés au sein de la troupe depuis presque 30 ans déjà.

Ils ont fait leur marque principalement avec leurs deux premiers — et majestueux — albums, “The Orb’s Adventures Beyond The Ultraworld” (1991) et “U.F.Orb” (1992), ce dernier ayant même atteint la première position au Top britannique des albums grâce, notamment, à la pièce Blue Room qui, à 39:57 de durée, est la pièce la plus longue à s’être inscrite au palmarès des singles en atteignant la 8e position!

Suivirent un album live et une période où la plupart de leurs fans, sans les renier, diraient qu’ils semblaient se chercher. Personnellement j’ai décroché après “Orbus Terrarum” (1995) et je n’ai raccroché que 10 ans plus tard avec “Okie Dokie It’s the Orb on Kompakt” (2005), et encore… On était rendu ailleurs et plus tellement dans l’air du temps.

Ce qui m’agaçait le plus de leur production de 2005 au présent “Moobuilding 2703 AD”, c’était l’impression qu’ils s’autoparodiaient. On s’entend, ils ont toujours eu un sens de l’humour palpable dans leurs productions et leurs échantillonnages, mais l’autoparodie de cette décennie de production sentait plutôt le manque d’inspiration: à trop vouloir dire aux gens «vous ne voulez qu’entendre ce qu’on faisait y’a 15 ans, ben on va vous en redonner», ils ont fini par sonner comme s’ils n’étaient plus capables d’innover.

Eh! bien, à ma grande joie, ils ont fait la paix avec leur passé, je crois, et les 4 pièces que contient Moonbuilding sont un pur régal!

On retrouve l’ambiance typique de leurs classiques, mais avec juste ce qu’il faut de nouveauté pour éviter la redite tout en évitant de signer leurs contemporains (qui sont peu nombreux).

Ce que j’ai immédiatement apprécié, c’est le retour des pièces fleuves aux multiples mouvements et le fait qu’ils ont trouvé le juste équilibre entre leur côté plus rythmé et leur côté plus ambiant: ça se danse assis ou debout!

Sans doute à cause d’une plus grande influence de Fehlmann qu’auparavant, l’ensemble est également plus mélodique — attention! y’a pas un «air» qui va vous rester dans la tête sur ce disque —, moins monotone, disons, mais il faut tout de même être patient: les changements de clé sont rares, mais bigrement efficaces!

Je ne veux pas parier sur l’avenir, mais au moins, le temps d’un album, The Orb est de retour en grande forme! Ne les manquez pas lors de leur passage à la SAT le 18 septembre prochain dans le cadre de POP Montréal; ça vaut la peine de les voir live, et habituellement, après la perfo du groupe, Alex Paterson clôt la soirée aux tables tournantes.

 

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THE ORB
Moonbuilding 2703 AD
(Kompakt Records, 2015)

Genre: Ambient, Techno minimaliste, Deep Techno
Plaira aux amateurs de Kraftwerk, Brian Eno, Carl Craig, du label Kompakt

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THE ORB: «retour» en force
Orbginalité60%
Authenticité100%
Accessibilité80%
Direction artistique75%
Qualité musicale90%
81%Overall Score
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Blogueur - RREVERB
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Baptisé par Pink Floyd, ses parrains sont Bach et les Stones. DJ depuis 1984, batteur autodidacte, producteur de musique électronique depuis 2000, Monsieur Seb a été chef de la section culturelle chez Canoë pendant près de 10 années. Il collabore également sur Archipel Magazine, le blogue — et bientôt magazine imprimé — du label électronique montréalais Archipel.