L’un des bands qui se démarquent dans l’univers indie pop rock en 2016 s’appelle Wintersleep. Un groupe dirigé par Paul Murphy, dont le charisme vocal s’approche de celui de Chris Martin chez Coldplay, et le guitariste Tim D’eon. Un groupe dont le dynamisme musical se situe entre une version plus joyeuse d’Interpol et une version plus dynamique du folk rock de Grand Archives (Freak Out).

Wintersleep n’a pas peur d’oser. Sur Santa Fe, la voix de Murphy est passée dans une machine à parler en robot qui amène un côté beaucoup plus pop. La musique demeure excitante et punchée, ce qui garde l’attention. Ça marche.  Voici quelques chansons de l’album, à commencer par l’excellente Metropolis où la voix de Paul Murphy, légèrement nasillarde ressemble parfois à celle de Paul Banks d’Interpol, mais la musique est vraiment moins sombre chez le band canadien.

 

La grande force de ce band d’Halifax est de pouvoir compter sur une habileté à composer des mélodies accrocheuses, et de les faire pointer un peu partout: sous les doigts du guitariste lead D’eon, dans la voix de Murphy, dans une intro qui attrape l’oreille dès le départ (Lifting Cure) ou dans un refrain ou un bridge, beaucoup plus loin dans la chanson. Des titres comme More Than ne sont pas du tout originaux, mais sont aussi efficaces et agréables que les bonnes chansons de Metric, par exemple.

Wintersleep s’est formé en 2001 et a graduellement pris du galon jusqu’à signer chez Sonic Unyon / EMI en 2006, qui a relancé leurs premiers albums vers un plus vaste public. L’année suivante, ils remportent le prix Juno attribué au Meilleur nouveau groupe de l’année. Plusieurs des musiciens de Wintersleep collaborent avec d’autres formations canadiennes bien en vue, telles Holy Fuck, Land of Talk, Hayden ou Contrived. Le batteur Leol Campbell est le 3e membre fondateur, alors que le bassiste Mike Bigelow s’est joint en 2005 d’abord aux claviers, puis à la basse depuis le départ de Jud Haynes en 2007. Finalement, le claviériste Jon Samuel a rejoint le groupe en 2006.

Le titre de leur 6e opus, « The Great Detachment » fait référence à leur séparation d’avec leur gérant qui travaillait avec eux depuis 2005 puis d’une année de pause qui leur a permis de refocuser les efforts du groupe. Il a atteint la 9e position des palmarès canadiens, soit leur meilleur résultat populaire jusqu’ici.

WINTERSLEEP
The Great Detachment
(Dine Alone Records, 2016)

-Genre: rock canadien alternatif
-Un peu dans le même genre que Interpol, Metric, Coldplay

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.