Les albums de Jimmy Hunt avec ou sans son band Chocolat se suivent et ne se ressemblent pas! On croyait que le band était le côté plus chaotique garage rock alors que ses albums solos illustraient son côté plus sensible, et qu’il avait une relation un peu Mini-Wheat avec ces deux aspects de sa créativité: un côté givré et un côté nature. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Il y a plein d’exemples de moments fous sur les albums de Jimmy et calmes avec Chocolat, notamment sur l’excellent “Piano élégant”, paru en 2008. “Rencontrer Looloo”, avec sa pochette bédé et son titre énigmatique, est un album qui brasse bien, mais qui est aussi assez carré. Les morceaux ne sont pas si bordéliques-garage rock que ça (sauf peut-être sur Retrouver Looloo” où les guitares sont furieuses!). Les Pyramides est un bon exemple: sur un fond rythmique plutôt hypnotique, Jimmy se laisse emporter par le groove et lance des vocalises très mélodiques. Je ne crois pas que les paroles soient particulièrement importantes sur cet album, plus que le son qui émane de la bouche de Hunt, qui se surpasse encore une fois en mélodies accrocheuses. Chocolat est un band plus “ramassé” sur leur 3e album. Ça ne veut pas nécessairement meilleur, car cette formation a un côté wild très réussi, comme on l’a constaté sur l’opus précédent, “Tss Tss” paru en 2014. C’est simplement différent, plus proche des envolées psychédéliques des bands des années 70 (Koyaanisqatsi (Apparition)). Comme le label Grosse Boîte l’explique : « Rencontrer Looloo, c’est quelque chose comme voir le choc du futur dans le fond d’une bouteille de Cherry Coke, quelque chose comme goûter à l’infini dans le nœud d’une pretzel. » On peut dire ça. Ce que Hunt fait extrêmement bien sur “Rencontrer Loulou” est d’utiliser sa voix hurlée haut perchée pour mener la mélodie. Sur Looloo, ca frise les bands métal. On ne comprend rien de ce qu’il dit, mais peu importe: ça sonne bien et c’est archi-entraînant! Dès la chanson suivante, Hunt/Chocolat nous amène une nouvelle preuve de leurs côtés givré/nature, avec Mars, une ballade tout en douceur, avec des accents de King Crimson aux claviers. D’une autre façon encore, la voix de Jimmy Hunt émet de magnifiques mélodies. Le jeu du contraste continuera ainsi, notamment avec Les Géants, un rock and roll traditionnel et enlevant, avec du saxophone en prime. Je me dois de souligner l’efficacité des riffs de guitare électrique d’Emmanuel Éthier (aussi réalisateur de l’album), tout au long de ce très solide album. La chimie semble très bien prendre entre le musicien (également collaborateur chez Bernhari, Peter Peter, Passwords…) et les autres membres du groupe: le claviériste et saxophoniste Christophe Lamarche-Ledoux, Ysaël Pépin à la basse et Brian Hildebrand aux drums. Ça déboule autant dans le genre hard rock (Le faucon, le chacal et le vaisseau spatial) que dans les moments plus space garage (Golden Age), ou carrément plus doux (Les Mésanges, qui clôt l’opus). Bref, c’est là où ça doit être! Un mot en terminant sur la pochette, signée Jonathan Robert, où un personnage à la Yellow Submarine semble rencontrer un cousin de Beavis & Butthead, dans la plus pure tradition punk rock. Les adeptes des symboles vont s’amuser. Les fans de bon rock vont apprécier. Chocolat est présentement en tournée à travers le Québec. Des concerts sont prévus à Val-David, Québec (15 et 16 février au Cercle), Trois-Rivières, Gatineau, Chicoutimi, Lavaltrie, pour boucler la boucle au Théâtre Fairmount le 30 mars prochain. CHOCOLAT Rencontrer Looloo (Grosse Boîte, 2016) -Genre: psyché garage rock -Dans le même trip que Ty Segall, les premiers Tame Impala, Bernhari Écoute et achat sur la page BandCamp du groupe Lien vers la page Facebook du groupe Lien vers la chaîne YouTube du label Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments