Methyl Ethel avait déjà frappé fort avec leur album précédent, “Oh Inhuman Spectacle”, lancé en 2016 (dont on vous parlait ici), qui se démarquait par la voix androgyne de son chanteur Jake Webb et ses mélodies accrocheuses dans un format indie pop. Webb y jouait de tous les instruments et avait dû former un groupe pour présenter le résultat sur scène.

Le trio originaire de Perth en Australie remet ça avec “Everything is Forgotten”, un solide recueil de chansons allumées qui puisent directement dans le style popularisé par Tame Impala et leur album “Currents”, courronné en 2015. Il faut croire qu’on a ici un “son australien” qui se façonne autour de ces bands!

Webb et sa bande tapent une fois de plus dans le mille avec des morceaux dansables, efficaces, très bien écrits comme Ubu et L’heure des sorcières (bien qu’aucun mot de français n’est prononcé), alors que d’autres sont aussi intéressants mais prennent quelques écoutes additionnelles pour bien les adopter, telles Femme Maison/One Man House, dont le refrain élève le tout. La marque d’excellents musiciens est évidente lorsque les chansons coulent de façon fluide à travers les changements, sans ne jamais être redondantes.

 

La magie de Methyl Ethel est de trouver une mélodie hyper entraînante, de bien la placer dans le morceau et d’y mener l’auditeur pour qu’il ou elle l’ait en tête et veuille atteindre ce climax en simultané avec le band. Un orgasme partagé, quoi!

Les morceaux plus marginaux, comme Act of Contrition, joué simplement à la guitare sèche, ont moins d’impact que les bombes indie pop sur “Everything is Forgotten”. Elles éloignent Webb, Thom Stewart (basse) et Chris Wright (batterie) de ce qu’ils réussissent le mieux. Ce second opus a été coréalisé avec James Ford, reconnu pour son travail avec Simian Mobile Disco, Klaxons, Arctic Monkeys et bien d’autres.

Methyl Ethel est dû pour une reconnaissance bien plus grande que ce dont jouit le groupe actuellement. Gageons qu’une bonne visibilité lors des festivals estivaux et quelques clips réussis devraient faire tourner les yeux (et surtout les oreilles) vers leur musique. Ils sont prévus à l’horaire des festivals de Ballantine’s True Music (Madrid) et Bushstock et Field Day (Londres) en juin, Green Man et Lowlands (Hollande) en août, Austin City Limits en octobre, mais ont aussi joué dans de petites salles en Amérique comme le Barboza à Seattle, le Cobalt à Vancouver et le Garrison à Toronto, en avril dernier.

methyl ethel everything is forgotten album cover

METHYL ETHEL
Everything is Forgotten
(4AD, 2017)

-Genre: pop alternative psychédélique
-Dans le même style que Tame Impala, Islands, Animal Collective

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.