Les retours de stars n’ayant pas brillé depuis longtemps sont parfois pénibles: elles ressassent de vieux succès, deviennent autosuffisantes et prévisibles, engrangeant ce qu’elles peuvent en tournant, glissant les nouvelles chansons (souvent mauvaises) à travers les hits. Mais dans le cas de Thievery Corporation, ce fut tout simplement le contraire! Le duo américain qui s’était illustré au tournant du siècle à l’époque où le lounge régnait dans tous les bars de l’Occident, revient en force avec un excellent album, “The Treasure of I and I”, complètement reggae! Ils retrouvent le niveau de succès que les albums parus depuis n’ont pas atteint. Et leur concert à la vénérable salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts fut absolument remarquable! Armé de cinq solides chanteurs/euses, le duo devenu quintet sur scène a tenu la foule debout et dansante de la troisième pièce jusqu’au rappel! Les gens ont envahi l’avant-scène et ont dansé sur les rythmes latins et jamaïcains poussés par l’exubérant guitariste et joueur de sitar Rob Myers et le stoïque claviériste Rob Garza, le membre fondateur de la Corporation (avec Eric Hilton qui n’est pas des concerts), ainsi que leur bassiste groovy et Jeff Franca, leur incisif batteur (tous deux de Denver, au Colorado) et d’un percussionniste. (photos Nico Pelletier) Le tour de force du concert était de miser sur différents chanteurs qui ont occupé la scène à tour de rôle une chanson à la fois, sans briser le rythme de la soirée. Mission réussie!! L’excellente chanteuse argentine Natalia Clavier a mis le public dans sa poche grâce à son aisance sur scène et sa magnifique voix soul chaleureuse, alors que les deux gars faisaient lever la foule: Mr Lif avec du rap punché, et un second dans un angle beaucoup plus rastafari. Les chanteuses Loulou Ghelichkhani (francophone) et Raquel Jones (interprète de leur nouveau hit Letter To The Editor) complétaient l’équipe. Honnêtement, je n’avais jamais vu la salle Wilfrid-Pelletier dans cet état! Elle est tellement confortable que le public a souvent tendance à s’y écraser sans s’investir dans la performance. Combien d’artistes se sont évertués à les faire lever, en vain… De mémoire, en 27 ans de couverture média, je n’avais jamais vu ça! Les murs de la vénérable salle et les hommes et femmes aux vestons orange pourront en témoigner pour l’éternité. Oui, à la salle Wilfrid-Pelletier! THIEVERY CORPORATION jouait dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal, le samedi 1er juillet 2017. Retour à la section dédiée au Festival de Jazz Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments