Il n’y a pas qu’une seule contrebassiste féminine jazz Nicolas Pelletier 2022/12/22 Albums, Genres J’ai reçu trop d’excellents albums de jazz depuis la fin de l’été pour ne pas vous en parler. C’est pour moi un peu plus difficile de vous parler de jazz que de rock parce que j’avoue ne rien y connaître en gammes avancées, en syncopes compliquées et en culture free jazz. Par contre, j’écoute beaucoup de jazz, presque tous les soirs en fait. C’est donc un avis de mélomane généraliste plus que de connaisseur que je vous partagerai. Les puristes qui voudront un avis plus solide sont invités à lire ce que mes partenaires de Sortiejazznights.com (menés par Claude Thibault), ont publié sur lesdits disques. Maintenant que vous avez été avertis, laissez-moi vous parler du magnifique album de la contrebassiste canadienne Brandi Disterheft. On parle beaucoup d’Esperanza Spalding lorsqu’on parle de contrebassiste féminine, mais il ne faudrait surtout pas oublier Disterheft qui a un style certainement moins spectaculaire que la vedette de Portland mais tout aussi intéressant. Brandi Disterheft propose un jazz assez classique, comme on pouvait l’entendre dans les années soixante d’Oscar Peterson ou Duke Ellington (on a d’ailleurs un Portait of Duke assez enlevant ici). Son troisième album en carrière regorge de pièces tantôt énergiques mais cool (Blues for Nelson Mandela), tantôt vaporeuses et calmes (Gratitude (for David Joahns)). Disterheft ne vole pas la vedette de son propre disque – loin de là! En fait, elle est presque trop discrète à certains moments, comme sur Mizmahta sur laquelle le saxophoniste alto Vincent Herring , la pianiste Renee Rosnes (Canadienne, elle aussi), le trompettiste Sean Jones et le batteur Gregory Hutchinson s’en donnent à cœur joie pendant que Miss Brandi demeure en arrière plan. Sur But Beautiful, le quatrième morceau de dix, elle s’empare enfin du microphone et se met à séduire les oreilles de ses auditeurs avec une voix suave et douce, accompagnée d’Anne Drummond à la flûte traversière. On a même droit à un morceau en français, Le regarder la rencontrer, qui exprime tout le malaise qu’une amoureuse a de voir l’être aimé en savourer une autre. Brandi Disterheft a étudié son instrument à Toronto, notamment avec Oscar Peterson qui en a dit grand bien, la comparant à une autre légende qu’il a longtemps côtoyé : “She has the same lope or rhythmic pulse as my bassist, Ray Brown. She is what we call serious.” Disterheft a remporté le prix JUNO du meilleur album jazz en 2008 pour son tout premier opus, « Debut ». Elle habite maintenant New York. Trève de mots, je vous laisse découvrir cette belle artiste par vous-même avec ces extraits de clips attrapés sur YouTube. Artiste : Brandi Disterheft Album : Gratitude Étiquette : Justin Time Lien vers achat en ligne (iTunes) Devenez fan de Brandi Disterheft sur Facebook Lire d’autres billets JAZZ Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments