Il y a de ces disques qui font bouger les pieds, les hanches, le cou… et pourtant qui ne sont pas des disques de musique « dance ». « After The Disco », par Broken Bells, est l’un d’eux. On l’écoute, on l’aime, on le ré-écoute, on l’adopte.

On ne peut s’empêcher de suivre le rythme sur la pièce titre du second album de ce duo de Los Angeles qui était de passage à Montréal au Métropolis le 4 mars dernier. Broken Bells est composé de Danger Mouse (habituellement génial dans tout ce qu’il entreprend) et de James Mercer, leader des Shins. Ce dernier est capable de sortir une petite voix aigüe à la Bee Gees (Holding on for Life) alors que la musique, menée par Brian Burton (le vrai nom de la Souris dangereuse) varie de l’indie pop cool, au folk (Leave It Alone) à l’électro pop sympathique (The Changing Lights).

Le genre de disque qui s’écoute bien, un peu comme ceux d’U.N.K.L.E. ou de Gorillaz (voire la ballade The Angel and the Fool). Sans trop savoir pourquoi, sans se l’avouer, on aime cette pop bien conçue. Plusieurs moments sont vraiment cool, comme l’intro de Control, qui emprunte autant aux Cure qu’à Franz Ferdinand. C’est simplement trop bien fait.

Voici quelques chansons signées Broken Bells, ainsi que d’autres par Danger Mouse. Cliquez sur PLAY ALL pour les écouter d’une traite.

 

Danger Mouse, un New-yorkais de 36 ans, a réussit plusieurs bons coups, dont cet excellent album de western spaghetti en compagnie de Daniele Lippi, Norah Jones et Jack White, intitulé « Rome », l’un des meilleurs de l’année 2010. On l’avait initialement connu grâce au « Grey Album » (2004) qui combinait le travail de Jay-Z (Black Album) et des Beatles (White Album), puis en tant que moitié de Gnarls Barkley (avec CeeLo Green) et le méga succès Crazy. Il a ensuite réalisé les albums à succès de Gorillaz, Beck, The Black Keys, Norah Jones et Portugal. The Man. Pas mal comme CV, non?

Mercer, de son côté, a formé The Shins en 1996 à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Au milieu de leur passage sur étiquette Sub Pop, ils lancent leur 3e opus, « Wincing the Night Away » (2006) qui se rend au 2e échelon du Billboard 200 et se vend à 118 000 copies dès la première semaine, soit les meilleures ventes de l’histoire du label Sub Pop.

broken bells band

L’aventure commune de Burton et Mercer a débuté en 2004 lorsqu’ils se sont avoué être fan l’un de l’autre. Ce n’est qu’en 2008 qu’ils matérialisent et jouent ensemble. Les deux musiciens participeront à l’album « Dark light of the Soul » par Danger Mouse et Sparklehorse, peu avant que Mark Linkous, le leader de cette formation, se suicide. Ils jouent régulièrement cette chanson en son honneur.

Le premier album de Broken Bells, éponyme et paru en 2010, trouvera 400 000 acheteurs en plus de grimper jusqu’au 7e échelon du palmarès Billboard, s’attirant des éloges du magazine Rolling Stone. Cela leur valu d’être en nomination en tant que Meilleur album alternatif aux Grammys de 2011.

Leur second est promis à un aussi bel avenir.

BROKEN BELLS
After the Disco
(Columbia / Sony, 2014)

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.