Est-il juste de s’attendre à ce qu’un groupe se réinvente d’album en album? Ce n’est certes pas ce que Coldplay fait avec son nouvel opus, «Ghost Stories».

J’ai déjà été fan de Coldplay, mais j’avoue être devenu de plus en plus las de leur style romantico-soft-rock — de moins en moins rock, d’ailleurs — depuis la lointaine époque de leurs deux premiers albums.

À la première écoute de «Ghost Stories», je n’ai pas été rebuté; leur talent pour les belles mélodies et les beaux arrangements ne se dément pas, mais ce disque pourrait tout aussi bien être un album solo du chanteur Chris Martin tant on se demande où sont ses compères musiciens.

Où sont donc la batterie, la guitare, la basse? Tout ici est synthétique, sauf à quelques occasions, et ne vous méprenez pas; je suis un amateur de musique électronique, mais pour moi Coldplay c’est un groupe centré sur la guitare et le piano.

Ou plutôt: c’était…

Je le répète pour éviter toute confusion: il y a de très belles pièces sur «Ghost Stories», notamment True Love — réalisée par Timbaland et qui comporte un court, mais très efficace solo de guitare — et Midnight, le premier simple de l’album paru quelque temps avant la sortie de «Ghost Stories» et réalisé par le très talentueux producteur de (bonne) musique électronique, Jon Hopkins, un habitué du festival MUTEK.

Par contre, il y en a d’autres qui sont pour le moins décevantes et je dis «décevantes» pour rester poli. Je pense surtout ici à A Sky Full of Stars, pour laquelle le groupe a fait appel à la star du soi-disant EDM, Avicii, pour la réalisation.

À la limite, je peux comprendre d’un point de vue mercantile, mais de là à l’inclure sur l’album… Ils auraient très bien pu sortir cette chanson en simple destiné uniquement à la radio et conférer ainsi un peu plus de cohérence à cet album en ne l’incluant pas sur ce dernier.

Puis il y a l’étrange cas de la pièce Ink. On le sait, Coldplay n’a jamais hésité à citer des chansons d’autres artistes, plus ou moins discrètement, comme c’était le cas sur Talk de l’album «X&Y», qui reprenait presque intégralement la mélodie de la pièce Computer Love de Kraftwerk.

Ici, sur Ink, on a l’impression qu’ils ont eu envie de faire une interprétation du classique Fast Car de Tracy Chapman, mais que, comme une voiture volée, ils ont décidé de la maquiller juste assez pour que ne la reconnaisse pas vraiment.

Mon impression globale de ce disque est qu’il plaira aux gens qui ont aimé «Mylo Xyloto» et «Viva la Vida», mais qu’il est à éviter pour les gens qui attendent toujours une suite valide à «Parachutes» et «A Rush of Blood to the Head»…

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COLDPLAY
Ghost Stories
(Parlophone, 2014)

-Genre: rock Pop
-Dans la même veine que les moins bons albums de U2

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COLDPLAY, ou le fantôme d'un groupe rock
Originalité50%
Authenticité50%
Accessibilité80%
Direction artistique50%
Qualité musicale50%
Textes10%
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Blogueur - RREVERB
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Baptisé par Pink Floyd, ses parrains sont Bach et les Stones. DJ depuis 1984, batteur autodidacte, producteur de musique électronique depuis 2000, Monsieur Seb a été chef de la section culturelle chez Canoë pendant près de 10 années. Il collabore également sur Archipel Magazine, le blogue — et bientôt magazine imprimé — du label électronique montréalais Archipel.