Le nouvel album du virtuose du son Daniel Lanois est fascinant. Accompagné du batteur jazz (lui aussi virtuose) Brian Blade, Lanois travaille les ambiances en manipulant beaucoup d’effets sur sa guitare électrique, mais également en studio post-enregistrement.

« Flesh and Machine » est un disque dense (The End, Sioux Lockout) qui comporte des moments reposants (Tamboura Jah), mais aussi d’autres, plus musclés. Il est primordial d’écouter cette œuvre dans un contexte de très haute qualité sonore (sous casque ou chaîne hifi de très haut de gamme) pour vraiment apprécier les textures et les subtilités que le musicien franco-ontarien d’origine, mais américain depuis des lunes incorpore dans sa musique (Space Love).

On reconnaît la signature Lanois, qu’on écoute depuis le fameux « Unforgettable Fire » de U2, au « Le Noise » de Neil Young, en passant par ses propres albums solo (dont « For The Beauty of Wynona » de 1993 et l’éponyme avec le supergroupe Black Dub, de 2010). Même si le musicien ne chante jamais sur « Flesh and Machine », on sent sa présence, sa touche, son univers.

On sourit un peu en découvrant un petit beatbox cheap en intro de My First Love… Daniel Lanois se lancerait-il dans un soundtrack de soirée de bingo au sixième morceau de son album? Nulle inquiétude. Lanois réussit cet interlude avec classe, comme le reste.

En marge de cet album, je me dois de vous présenter cet excellent remix que Lanois a fait d’une pièce du groupe blues touareg Tinariwen. Regardez bien, Lanois travaille bel et bien dans une Fleetwood Brougham 1972!

Né à Hull en 1951, Daniel Lanois a débuté très tôt sa carrière en tant qu’ingénieur du son. Du haut de ses 19 ans, avec sa longue crinière et son sourire timide, il travaille avec un 4-pistes, puis avec des groupes canadiens comme Martha & the Muffins. Il fait sa place parmi les grands lorsque Brian Eno (ex star de Roxy Music et grand expérimentateur lui aussi), remarque son travail et l’invite à travailler avec U2, groupe post-punk irlandais qui avait à cette époque connu quelques succès intéressants (Sunday Bloody Sunday, New Year’s Day…) et qui cherchait à aller « ailleurs » au niveau musical.

Suite au succès immense que furent « The Unforgettable Fire » (1984) et encore plus « The Joshua Tree » (1987, où Eno n’était plus), Daniel Lanois travailla sur les œuvres majeures que sont la bande sonore du film « Birdy » et l’album « So » de Peter Gabriel (1986), « Oh Mercy » de Bob Dylan (1989), ainsi qu’avec les Neville Brothers, Emmylou Harris, Luscious Jackson, Willie Nelson…

daniel-lanois-flesh-and-machine

DANIEL LANOIS
Flesh and Machine
(Red Floor Records, 2014)

-Genre: rock ambiant
-Dans le même genre que Brian Eno, Sigur Rós, Robbie Robertson

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DANIEL LANOIS : le maître des textures et subtilités
Originalité90%
Authenticité85%
Accessibilité75%
Direction artistique90%
Qualité musicale90%
86%Overall Score
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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.