Véritable tour de force qu’est cet album regorgeant d’ambiances sombres et de chansons intenses de la part de ce trio australien, les biens nommés Devastations. « Yes, U » est un magnifique recueil de dix pièces dépressives, mais superbes (l’excellente Black Ice, en lever de rideau), mélodiquement accrocheuses. Des pièces qui vont chercher le meilleur d’artistes comme le Birthday Party pour le ton (Oh Me, Oh My), Dead Can Dance et The Cure pour l’ambiance et Tindersticks ou The National pour le rendu émotif. Cet excellent album a le pouvoir d’engourdir les auditeurs et de les transporter dans un univers froid et sombre, mais pourtant magnifique. Tom Carlyon (guitares, voix), Conrad Standish (basse, voix) et Hugo Cran (batterie) prennent le temps de bâtir des ambiances en jouant simplement et avec parcimonie et en n’hésitant pas à répéter certains motifs plusieurs fois afin de lentement y ajouter des éléments ou des lignes de poésie. Le tout est vraiment hanté par quelque chose de lugubre, certes, mais également par une sérénité qui élève cette musique dans une autre sphère. Ce qui est fascinant avec ce groupe est de réaliser à quel point il a changé de style musical depuis le précédent et très bon album paru douze mois plus tôt. En effet, avec « Coal » on avait parfois l’impression que Devastations s’inspirait carrément de l’œuvre de Nick Cave, alors que « Yes, U », leur 3e, est beaucoup plus orienté vers des groupes comme Tindersticks, dEUS et The National. Leur rock est plus machinal qu’auparavant, utilisant souvent un rythme électronique comme base ou en intro, mais le tout reste très viscéral, très bien senti. Un album idéal pour marcher dans la neige la nuit et vaquer à ses réflexions personnelles. Un album qui transporte l’auditeur dans un autre univers. DEVASTATIONS Yes, U (Beggars Banquet, 2008) -Genre : rock viscéral ambiant -Dans la même gamme que Tindersticks, dEUS, Mercury Rev Lien vers l’achat en ligne (iTunes) Lien vers la page Facebook du groupe Cette critique est initialement paru sur le site emoragei magazine Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments