En 1978, Eric Clapton est une méga star. Déjà, dans les années 60 on disait « Clapton is God », puis Cream et le tube Layla (sous le nom Derek & the Dominoes) avait consolidé son impact dans l’univers rock et blues. Il atteint un succès populaire majeur l’année précédente avec « Slowhand » qui contient trois grands classiques de son répertoire, voire du rock, Cocaine (une reprise de JJ Cale), la douce ballade romantique Wonderful Tonight et le country funk Lay Down Sally. Il en vend plus de 5.5 millions de copies à travers le monde, dont 3.3 aux États-Unis seulement.

« Backless » arrive un an plus tard et atteint le 8e échelon des albums pop dès sa sortie, comme le font souvent les albums qui succèdent aux grands succès, simplement par la masse de nouveaux fans attendant du nouveau matériel de l’artiste qu’ils apprécient.

La plupart des musiciens de « Slowhand » ont poursuivi l’aventure sur « Backless ». La choriste Marcy Levy, le claviériste Dick Sims, le batteur Jamie Oldaker et le bassiste Carl Raddle y sont tous. La réalisation est de nouveau confiée à l’expérimenté Glyn Johns, qui a précédemment travaillé sur les meilleurs albums des Who, des Stones, de Led Zep, de The Band et de Jimi Hendrix.

 

« Backless » est un album tiraillé entre le bon rock blues groove (le génial If I Don’t Be There by Morning, signé Dylan) et les ballades légèrement folk country (la belle Promises, premier single), « Backless » contient de la musique de qualité (Tulsa Time) agrémentée de fabuleux blues comme seul Clapton sait les faire (le classique blues Early in the Morning). Comme d’habitude dans cette période de sa carrière, Clapton n’abuse pas des solos et donne une large place à ses musiciens (Golden Ring). Bel album où Clapton chante bien, avec une voix étouffée, mais détendue. On le sent relax, en paix.

Il aurait pu intituler l’album « Laid Back », tellement il est cool. Chose que plusieurs ignorent : Clapton reprend de nouveau un titre de JJ Cale : I’d Make Love To You Anytime.

2.3 millions d’exemplaires trouveront preneurs, dont 1 aux États-Unis seulement. Une performance accentuée par le succès précédent de « Slowhand », plus que par les chansons qu’il contient. Il reste que c’est un disque souvent oublié du répertoire de Clapton qui mérite qu’on s’y attarde.

ERIC CLAPTON
Backless
(Polydor, 1978)

-Genre : folk rock bluesé
-Dans le même genre que JJ Cale, The Band, The Eagles

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.