Découvrons le Gotye d'avant la gloire - réédition de Like Drawing Blood

Pas facile de se remettre d’un méga tube : le musicien Australien Gotye (prononcez Gauthier — sans blague!) nous fait patienter avant de nous présenter du nouveau matériel et relance son premier album « Like Drawing Blood », paru en 2006 en Australie seulement. Il avait été certifié or dans son pays d’origine. Cette version « deluxe » sortant ces jours-ci nous permet de mieux connaître le multi-instrumentiste.

Après une année intense qui l’a fait connaître (et remplir des salles) aux quatre coins de la planète, grâce à son hit Someone That I Used To Know, tiré de « Making Mirrors », cette réédition présente ce qu’on avait manqué en 2006. Il était de passage au Métropolis, le 21 septembre dernier dans le cadre de Pop Montréal.

Pas que ce disque soit mauvais, loin de là, mais il ne comporte aucune grande chanson comme celle-là. Et il y a des risques qu’on ne parle plus de lui avant longtemps. La pop est ainsi faite: il y a toujours un Peter, Bjorn & John ou un Fun. pour piquer la place du précédent « one-hit wonder »… C’est la loi implacable de la pop: tu es aussi bon que ton dernier album. À la vitesse où sortent les musiciens capables de pondre une chanson accrocheuse, il faut rester hyper productif (et génial) pour demeurer dans l’esprit des mélomanes du dimanche.

« Like Drawing Blood », est quand même un disque agréable. Hearts A Mess est aussi mélancolique que son méga tube, mais dans un rythme plus lounge jazz des années 60 avec ce superbe son d’orgue rétro. Coming Back est une autre bonne chanson, dynamique avec sa caisse claire en avant-plan, mais qui souffre légèrement au niveau mélodique. Les arrangements (cordes, accordéon) sont riches, mais il n’y a pas là un air qu’on fredonne dans sa douche.

Thanks For Your Time est aussi très sympa au niveau des percussions en casseroles et effets de voix multiples. Son style dépouillé est accrocheur, mais le morceau s’étire inutilement. Learnalillovinandgivin est un joyeux pastiche sauce fiftees, mais encore une fois, on ne dépasse pas la bonne idée. Puzzle With A Piece Missing est un reggae avenant mais hormis le côté cool du rythme latin, peu d’intérêt. Ce n’est qu’à la 9e pièce qu’on croit toucher le gros lot : The Only Thing I Know possède peut-être la meilleure ligne mélodique, mais pas nécessairement du grandiose, finalement.

Wouter De Backer (le nom figurant sur l’acte de naissance de Gotye) est né le 21 mai 1980 à Bruges, mais déménage tôt en Australie. Il s’intéresse très jeune à la musique. Ado, il forme le groupe Downstares avec ses amis de lycée, dont Tarente Lucas qui accompagne encore Gotye sur scène actuellement. Il fait également partie du duo indie pop The Basics avec Kris Schroeder, groupe qui enregistrera quatre albums.

En février dernier, Gotye a remporté 3 Grammy Awards: Record Of The Year, Best Pop Duo/Group Performance, Best Alternative Album
(Photo: Frederick M. Brown/Getty Images)

Au final, on ne s’est pas ennuyés, mais on ne s’est pas vraiment amusés non plus. Bien fait comme un album de -M- au niveau musical, mais assez ordinaire en matière d’écriture. On juge sévèrement Goyte, mais avouons que de la part d’un musicien qui réussit un tel coup de circuit avec une chanson, on s’attendait à mieux d’un album certifié or.

Gotye demeurera-t-il l’homme d’un seul tube? C’est ce que l’avenir nous dira. Pour le moment, ça semble le cas… mais on va attendre son nouveau matériel pour vraiment se faire une idée.

Découvrons le GOTYE d’avant la gloire

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