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J’avais de grands espoirs en apprenant que le groupe rock québécois Jaquemort allait enfin sortir un nouvel album. On les avait remarqués en même temps qu’on découvrait Navet Confit et autres Jérémie Mourand, au milieu des années 2000.

Le groupe composé de Thomas Augustin, basse et chant (mais aussi claviériste de Malajube), du batteur Julien Bakvis (Les Nonnes flinguées, Méta Gruau), de la bassiste Nelly-Belle Estriac et du guitariste Julien Michalak avait sorti le EP « Dents de lait » en 2007, puis prenait une pause, son leader étant accaparé par le succès de Malajube.

Malheureusement, le nouvel album des trois amis (aujourd’hui sans Nelly-Belle) auquel se sont joints Melissa Di Menna (Meta Gruau) et Rémy Nadeau-Aubin (Hot Springs, Bateau Noir) n’est que relativement intéressant. Pas assez fort pour combler le trou béant dans le paysage musical laissé par la sabbatique de Malajube (Lapis lazuli). Ils ont pourtant certains éléments de la recette: bonne voix, bons rythmes, bons claviers, mais comme la compagnie de vestons au slogan semblable, peu de personnalité.

Adieu mes chats me fait penser à une improbable rencontre musicale entre Malajube, justement, et Alfa Rococo, alors que Nyctalope est inutilement trop longue. Des morceaux comme Un panier de crabes ne sont pas mauvais, mais manquent de punch, de mélodie forte, de quelque chose de transcendant. Ça reste du bon pop rock, rien de plus. La réalisation est signée par Jace Lasek, pourtant talentueux avec les Besnard Lakes.

Ça me désole d’écrire une critique aussi plate d’un groupe québécois qui essaye de déployer ses ailes, mais comme disait Louis-Jean Cormier le soir de l’ADSIQ « Continuez d’être sélectifs dans votre écoute de musique, n’écoutez pas la musique francophone (ou locale) par pitié, on n’a pas besoin de ça ». Je suis bien d’accord.

Je n’ai pas accroché à Jaquemort à la première écoute, mais peut-être que ça viendra. Les albums de Malajube m’avaient aussi pris du temps à apprivoiser.

Pour les curieux, sachez que Jacquemort est un personnage (le psychiatre) du roman L’Arrache-cœur, par Boris Vian.

 

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Artistes: Jacquemort
Album: La montagne de feu
Étiquette: Grosse boîte

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.