Avant l’été, Lisa Leblanc avait présenté une première chanson en anglais, You Look Like Trouble (But I Guess I Do To), à l’émission de télé animée par Pénélope McQuade sur les ondes de Radio-Canada. Les réactions étaient partagées: certains (comme moi) sont ravis d’entendre quelque chose de complètement différent de l’auteure-compositrice-interprète néobrunswickoise, d’autres (que je ne nommerai pas) étaient un peu déçus qu’elle délaisse la langue française, et son joli accent acadien. Mais comme elle l’explique en entrevue (voir la playlist ci-dessous), elle a été inspirée en anglais lors d’un road trip aux États-Unis, s’est mise à écrire en anglais, a eu envie de faire vivre ses chansons en anglais: elle a fait un EP en anglais. Voilà une artiste qui s’assume et qui ne se laisse pas dicter son parcours par qui que ce soit, ni par une quelconque stratégie commerciale. Rien que pour cela, je lève mon chapeau. À l’écoute du deuxième album de la jeune carrière de la fougueuse et sympathique jeune femme, je constate que la belle brune souriante n’a pas que changé de la langue d’interprétation. Elle a avant tout laissé son énergie passer sans freins (sur la fameuse chanson évoquée plus haut) et gagné en maturité. La vie de Lisa Leblanc n’est plus de la marde comme elle le chantait lors du fameux Printemps érable de 2012, elle ne mange plus de Kraft Dinner non plus (tant mieux!). Mais les histoires de cœur ne sont pas plus simples pour autant. En effet, la plupart des chansons du nouvel opus de l’Acadienne parlent d’amours brisés — d’où son titre pertinent — que ce soit délicatement (comme sur la chanson titre, qui sonnent comme un air folk dans un western de Tarantino) ou avec insistance (ou les deux, comme dans le blues électrique Race Track). Non, la vie de Lisa Leblanc n’est plus d’la marde. Mais l’amour l’est resté. Heureusement, sa musique peut servir à l’exorciser. Pour le meilleur et pour le pire. « Highways, Heartaches and Time Well-Wasted » est réalisé par Emmanuel Ethier, à Carlo, au Nouveau-Brunswick, alors que le mixage a été confié à Pierre Girard et Joseph Donovan. On y entend ses deux complices et concitoyens : Maxime Gosselin (batterie) et Jean-Philippe Hébert (guitare) ainsi que les invités Brad Barr (des Barr Bros dont on vous parle très bientôt), Émilie Bernard, Pierre-Guy Blanchard et François-Régis Pagé. LISA LEBLANC Highways, Heartaches and Time Well-Wasted (Bonsound, 2014) -Genre: blues rock Lien vers l’achat en ligne (Renaud Bray) Lien vers la page Facebook de l’artiste Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments