Norah Jones à la Place-des-Arts ce soir Nicolas Pelletier 2022/07/07 Concerts Artiste du jour, Concert du soir : NORAH JONES Depuis son 4e album, « The Fall » lancé en 2009, Norah Jones s’est mise dans la tête de devenir une artiste indie rock plutôt qu’une vedette du pop jazz. Pourtant, elle avait la recette du succès : ses deux premiers disques, les célèbres « Come Away with Me » et « Feels Like Home » s’étaient écoulés à plus de 20 et 10 millions de copies respectivement! Ils lui valurent cinq Grammy Awards en 2002 puis un autre en 2004, en plus d’une panoplie d’autres prix. Sur son nouvel album, « …Little Broken Hearts », qu’elle interprètera probablement en grande partie ce soir à la Place-des-Arts, elle a carrément troqué le piano pour la guitare électrique! Radical! Un souvenir: « L’ancienne » Norah Jones, sirupeuse et sensuelle, n’est plus. Peut-être est-ce dû à sa séparation avec son conjoint, contrebassiste et compositeur de la première époque Lee Alexander, peut-être est-ce dû à un renouveau ou une exploration artistique, qui sait? Chose certaine, Norah Jones joue maintenant plus dans les platebandes d’Eleni Mandell (assez évident sur Happy Pills) que celles de Diana Krall. Les fans de la première heure sont sans doute déçus, mais il y a tellement de chanteuses pop jazz de talent (Melody Gardot, Madeleine Peyroux, Emilie-Claire Barlow… pour ne nommer que celles-là) qu’on peut bien laisser Norah Jones faire ce qui lui chante. Ce qu’on peut par contre lui reprocher est de ne plus écrire de magnifiques chansons qu’on a envie d’écouter en boucle, peu importe le style dans lequel elle veut bien les emballer. Le 5e album de Mlle Jones (qui la fille de Ravi Shankar, maître indien du sitar, en passant) est donc dans la lignée de ses plus récents opus : un recueil de chansons honnêtes, pas nécessairement exceptionnelles avouons-le, livrées de façon intimiste. Il y a beaucoup plus de guitares que de piano, acoustiques ou électriques mais toujours assez douces. « …Little Broken Hearts » a été produit par le brillant réalisateur Danger Mouse. Ce dernier est la moitié du duo Gnarls Barkley (avec le flamboyant Cee-Lo Green) qui avait écrit LE succès de 2009 : Crazy. En tant que réalisateur fort prisé, Danger Mouse a mis sa touche sur le dernier opus des Black Keys, puis a travaillé avec Jack White, Norah et le compositeur de musique de film Italien Daniele Luppi sur l’un des meilleurs albums de 2011: « Rome ». C’est d’ailleurs sur ce projet que Danger Mouse et Jones ont sympathisé et décidé de travailler ensemble. Un extrait de cette collaboration de l’an dernier: Même s’il fait un travail impeccable avec la chanteuse sur « …Little Broken Hearts » on s’entend tous que cet album ne passera pas à l’histoire, faute de n’y déceler aucune mélodie mémorable. Personne ne fredonnera « Miriam » sous la douche. On a ici, au mieux, un disque d’ambiance. Certains morceaux sont quand même bons : je pense à la mystérieuse After the Fall, à She’s 22 ou Say Goodbye (avec son petit côté oriental) dans lesquels la belle brune de 33 ans est assez craquante. Je ne suis personnellement pas chaud du premier extrait Happy Pills avec ses gna-gna-gna-gnans répétitifs. Un extrait du dernier album: On verra si Norah Jones présentera certains de ses anciens succès, ce soir, en tant que l’une des têtes d’affiche de la 33e édition du Festival International de Jazz de Montréal ou si elle ne jouera que de la guitare (cliquez ici pour voir s’il reste des billets). Chose certain, sa présence devrait être l’un des points forts du festival, qui se termine d’ailleurs ce soir. Artiste: Norah Jones Album: …Little Broken Hearts Etiquette: Blue Note EMI Lien vers site d’achat (iTunes) Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments