La journée de samedi, à Osheaga – remplie de rock de qualité – se terminait avec des grands rockeurs, sur les scènes principales : NICK CAVE et JACK WHITE allaient terminer la soirée avec panache, personnalité et aplomb. NICK CAVE & THE BAD SEEDS Le grand et ténébreux Australien n’avait pas la tête à rire. Il a mis le feu à la grande scène de la Montagne dès son entrée avec un grand « I want to talk to you about a girl… » inquiétant. Et voilà, From Her to Eternity lancée à plein gaz! Les vieux punks que sont les Bad Seeds démolissant les oreilles des fans de rap qui venaient de voir Bas sur la scène voisine, les faisant fuir définitivement. Les fans de Cave, eux, jubilaient: Jubilee Street, Tupelo, The Mercy Seat... Les morceaux d’anthologie, tous plus intenses les uns que les autres, s’enchaînaient dans un rythme d’enfer. Comme d’habitude, Nick Cave tranche la foule en deux : ceux qui l’apprécient vs ceux qui le détestent. Encore une fois, l’incompréhension côtoyait la ferveur et l’excitation de voir un performeur complètement dans sa bulle, totalement inspiré. Comme il l’a fait dans ses récentes tournées, Nick Cave se tient très près de la foule, debout sur la clôture à laquelle les fans sont accoudés, il s’agrippe aux mains des spectateurs pour mieux s’immerger dans cette foule immense. Il a rejoint une jolie fille de la foule, alors qu’il chantait la violente Stagger Lee… Ils étaient sur le point de se toucher lorsque le concert a été brutalement interrompu, le son s’éteignant soudainement parce que le grand Australien dépassait la limite de temps alloué… NICK CAVE (photo: Patrick Lauzon, FOTOimage, collaboration spéciale) C’est donc un peu en queue de poisson que la performance des vieux punks que sont les Bad Seeds se terminait, pour faire place à Jack White. JACK WHITE Est-ce pour tenter d’accoter l’énergie de Nick Cave and The Bad Seeds que Jack White a commencé son concert en trombe sur la scène de la Rivière? Il semblait presque débuter par la finale tellement son entrée était explosive! Il a même mentionné « Stagger Lee », le personnage de la dernière chanson de Cave. Jack White Jack White a ensuite fait le guitar hero qu’il est. Même s’il n’est pas le guitariste le plus virtuose de la planète rock, il est sans doute le musicien actuel le plus habité par l’esprit du rock qu’avaient auparavant les Led Zep et Red Hot Chili Peppers de ce monde. White a du funk dans le sang, chante avec un débit ultrarapide, blow sa guit’ comme s’il n’y avait pas de lendemain. Il rocke, quoi! À moitié Robert Plant, à moitié Jimmy Page, il n’est pas exceptionnel dans aucun des deux secteurs, mais le tout reste impressionnant. On l’avait vu avec son expression d’extrême tristesse lors de ses récentes sorties publiques: il a lancé la « première balle » d’un match de baseball à Détroit (d’où il est originaire) la semaine dernière – on ne sait d’ailleurs pas pourquoi il a accepté de faire une telle chose si ça l’emm**dait à ce point – mais rien n’a paru sur scène. Sans avoir l’air « heureux » (c’est sans doute trop lui demander), il a mordu dans chacune de ses chansons avec hargne et passion. White s’est ensuite calmé et a pris un virage country folk. « Je sais que dans les grands arénas et festivals, on doit normalement jouer certains trucs pour plaire à tout le monde, mais moi je ne joue que pour les cent personnes autour de moi. Les autres, si ça vous plait, et bien c’est tant mieux. » Ce à quoi la foule a acquiescé. Autant écouter un musicien qui a le goût de jouer sa musique qu’un qui se sent obligé. Ça finit par se sentir. Le tout s’est terminé par un medley des grands titres conçus avec les White Stripes, Dead Weather ou Raconteurs. Une bonne façon de terminer un samedi rock’n’roll! D’autres revues de concerts ici. Plein de photos de l’édition 2014 ici. Tout sur Osheaga ici. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments