Quel plaisir de retrouver les Pixies, même si c’est dans un contexte de chansons plus ou moins bien jouées, mixées et enregistrées. Ça ajoute encore plus au génie de Black Francis, Joey Santiago, Kim Deal et David Lovering.

Avec ces versions enregistrées live dans les studios du légendaire DJ de la BBC John Peel, on sent le groupe jouer ensemble avec entrain et nervosité (Manta Ray) et on apprécie de nouveau le punch de Tame, les guitares stridentes de Dead.

À entendre Black s’égosiller, on sent l’authenticité, on comprend comment il peut être transporté par cette incroyable énergie que les quatre musiciens dégagent ensemble. On redécouvre l’impact de Santiago dans le groupe puisque dans certains mix, sa guitare folle domine l’ensemble. Le mix final est meilleur pour le bienfait de la chanson, mais cette version permet de mieux écouter son jeu. À réécouter des morceaux comme Into The White (chantée par Deal) ou la brouillonne Bailey’s Walk, on voit vite qu’elles ne sont pas du même niveau que les quinze qui ont immortalisé le troisième album du quatuor de Boston. On entend bien que Black est un excellent chanteur, très versatile, en rage pure comme en douceur (Wave of Mutilation). Quel groupe!

Ce nouvel album triple des Pixies est essentiel pour tous les fans de l’influent groupe, alors que les autres devraient se contenter des quatre albums officiels du groupe, puisque déjà là, il y a en masse de plaisir à y avoir! Le 3e disque de cette nouvelle réédition contient pas moins de 22 démos, dont la longueur varie d’une seule minute au morceau complet.

Pour moi, les Pixies demeurent un groupe que j’aime retrouver régulièrement. Leur énergie me transporte. J’adore les mélodies et progressions d’accord que Black pond. Quel génie musical!

Personnellement, ça me ramène à mes 16 ou 17 ans, à ma première blonde, mon premier amour, à son premier appart sur la rue De La Roche, auquel je jette toujours un sourire lorsque je passe devant (la fille en question n’habite plus là depuis des lunes, mais à 7 000 bornes d’ici). Je nous revois aux Black Monday aux Foufs. Je nous revois sauter partout dans sa cuisine, avec son coloc (qui avait les quatre albums des Pixies), un vieux ghetto blaster plein de coulisses de peinture et de primer à fond, posé sur une caisse vide de Black Label. Le trip de découvrir la vie en appartement, sur le Plateau en 1989. Une carte postale du passé.

Pixies Doolittle 25

THE PIXIES
Doolittle 25 – B-Sides and Peel Session
(4AD, 2014)

-Genre: rock alternatif
-Dans le même esprit que Fugazi

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.