POP MONTRÉAL: Le festival exploratoire par excellence Nicolas Pelletier 2023/09/29 Concerts Jeudi, j’ai ratissé la ville en commençant par le café L’Artère, à la frontière de Parc-Ex, où j’étais attiré par le charme d’Emma Frank, une folksinger d’ici. Le set de l’artiste précédent, un certain JohnJohn, n’était pas fini à l’heure où la folksinger devait chanter alors j’ai patienté, dans ce sympathique café sans prétention. Ce JohnJohn s’avéra une belle surprise! Avec son physique de comptable et, surtout, son absence d’instruments, je m’attendais à un set de stand-up comique, mais non. Le gars chante! Et il chante en ta! JOHNJOHNphoto: Nico Pelletier Trop comique ce JohnJohn qui se produit seul sur scène avec sa machine à concevoir des loops et son micro. L’homme n’a pas un look d’artiste, mais c’est tout un chanteur capable de bien harmoniser de multiples pistes et de se créer des chorales à lui tout seul. Devant une petite foule clairsemée, mais complètement captivée au sympathique café L’Artère, au nord de l’avenue du Parc (où je me promets bien de revenir, d’ailleurs, goûter leurs petits desserts bio). L’église au toit rouge J’ai dû quitter avant la performance de la demoiselle que j’étais venu entendre parce que j’avais vraiment envie d’aller voir Syngja qui jouaient à 11h à l’Église St. John the Evangelist. J’avoue qu’une partie de ma motivation était due au fait que je n’avais jamais eu l’occasion d’aller dans cette église au toit rouge devant laquelle je passe tous les midis. Je ne fus pas déçu: l’endroit est magnifique, spécial, tout en restant humble. Une petite église au toit de bois, dénudée d’artifices. SYNGJAphoto: Louis Longpré J’y écoutais deux jeunes musiciens un peu maladroits, mais assez créatifs. Une chanteuse qui joue du violoncelle, un gars aux claviers et ondes Martenot, une deuxième fille manipule un rétroprojecteur (comme ceux qu’on avait au primaire, il y a 30 ans) sur lequel elle déplace plus ou moins habilement des objets qui donnent une texture aux images qu’elle projette sur l’écran derrière la scène. Quelques bonnes idées, mais un manque flagrant d’expérience. Lorsque la demoiselle chante, les choses s’illuminent soudainement. La demoiselle a une jolie voix et lance quelques mélodies bien écrites. Pensez Émilie Simon rencontrant Emily Haines. Leurs costumes sont un peu ridicules: paillettes dorées et immenses boucles dans les cheveux, cœurs découpés dans du papier métallique donnant un effet miroir et enfantin. Donnez-leur du budget et de l’expérience et ces Syngja feront de belles choses. THE DODOSphoto: Vivien Gaumand Puis retour vers le nord à la Sala Rossa où jouaient The Dodos en format trio devant une foule tassée et enthousiaste. Rarement voit-on cette salle aussi pleine. Toujours sympathique de voir ce groupe qui devrait être aussi populaire que Foals ou Vampire Weekend. De l’énergie en masse, un excellent guitariste (que les filles trouvent mignon, parait-il). VLVBVMV De l’autre côté de la rue, j’attrape la fin de la performance de VLVBVMV, un trio assez mauvais pour être drôle, mais qui ne semblaient pas comprendre que la foule de hipster snobs se moquaient d’eux assez bruyamment. Une chanteuse trop « dedans » (Kate Markle), un bassiste qui danse trop (Stokely Diamantis), un guitariste presbyte qui fixe du regard (Max Williams)… Ouf, malaises. La foule qui danse et applaudit ironiquement trop… C’était un peu bizarre de voir et entendre une chanteuse presque jazz pop, toute jeune, entourée d’un guitariste au look de comptable et un bassiste peace dans le contexte de Pop Montréal. Une partie du public de la Casa del popolo dansait (plus ou moins sérieusement) et l’autre jasait solidement… Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments