Passons au vendredi de Pop Montreal: après une tentative échouée d’assister au très couru spectacle de Motörhead (aucun média ne pouvait apparemment passer la porte, c’aurait été bien agréable de savoir avant de se rendre en plein centre-ville un vendredi soir), je me suis retrouvé à l’Église Saint-Jean-Baptiste pour apercevoir le légendaire Giorgio Moroder.

Le producteur de renom, remis au goût du jour grâce au plus récent Daft Punk, a attiré une foule suffisamment nombreuse pour qu’une bonne heure de retard soit calculée pour faire entrer tout le public dans la salle. Bien que la dite foule était en feu, le fait que l’Église ne servait pas d’alcool semble avoir cassé le party de plusieurs. Un ami croisé sur place et venu avec plusieurs de l’extérieur pour espérer y faire la fête, me suggèrera d’ailleurs de faire le tour de l’église pour tenter de trouver la réserve de vin de l’eucharistie.

Et Giorgio lui? Accueilli très chaleureusement quand il a finalement mis les pieds sur scène, il a adressé quelques sympathiques mots en français à la foule, spécifiant notamment que malgré ses 75 ans il s’agissait de la première fois qu’il performait dans une église. La table était mise, mais justement, performer est un bien grand mot. La prestation consistait plutôt en un traditionnel “DJ set”, sans variante notoire, avec Moroder qui tapait des mains sporadiquement devant des projections quasi-statiques sur un “backdrop” en tissus blanc. Sans aucun doute la déception du festival cette année. Savourons quand même le classique qui a ouvert la soirée:

J’ai quitté pour monter à nouveau vers le Rialto, cette fois pour attraper Besnard Lakes avec un orchestre de 17 musiciens au Rialto Hall (le complexe a été mis à contribution dans son ensemble cette année). Résultat: on ne m’a pas laissé entrer non plus, clamant une salle complète. À la question “puis-je attendre au cas où un autre média quitte et ainsi prendre sa place”, la réponse fut un “non” catégorique. Bref, pas de Besnard Lakes non plus pour moi. High five.

[Espace blanc où je mettrais normalement un extrait de Besnard Lakes si j’avais vu le show]

Désespéré de couvrir au moins un autre show, je me suis rendu encore une fois de l’autre côté de la rue au Théâtre Fairmount, cette fois pour y voir Viet Cong, groupe qui, je suspecte, n’a plus de loyer à ce point-ci et ne fait que vivre dans les salles de Montréal. Surprise, c’est également à guichet fermé, mais les médias peuvent cette fois entrer. Coudons. Si Greys en première partie a offert la meilleure formule pop-punk-rock à la Metz pour mon plus grand plaisir, Viet Cong semblaient un peu plus sur le pilote automatique. Normal pour un groupe qui tourne assidument depuis quelques mois et annonçait le jour même un changement de nom imminent, mais j’oserais avancer que leur formule s’essouffle après un premier 30 minutes et gagne à être raccourcie, comme dans le cadre de leur passage à Osheaga. Je serai néanmoins excité d’être à nouveau présent lors de leur prochain passage, prévu à l’automne.

Samedi donc? Un mariage (plus que magique, et pas le mien, je vous rassure) m’empêchait d’attraper Built To Spill, alors j’ai quitté la fête pour voir Nick Diamonds (Islands/Unicorns). Surprise, il est minuit et la première partie n’est même pas encore terminée…

Bien que l’équipe installe le matériel à une vitesse fort respectable, il ne prendra d’assaut la scène d’assaut que vers minuit trente, devant une foule à ce point là réduite à environ 30 personnes. Insatisfait du son, Diamonds réclame des ajustements, fait des simagrées, laisse tomber des couplets entiers pour tenter d’apporter des corrections. Bref, pas sa meilleure soirée, malgré un “setlist” fort bien parti. Un autre spectacle à oublier, en espérant simplement qu’il revienne par chez nous dans de meilleures circonstances au plus vite. Je réécouterai l’excellent dernier effort solo City Of Quartz dans l’entre temps.

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Obsessif compulsif qui classe ses albums d’abord en ordre alphabétique d’artistes, puis de parutions (avec les simples sous les albums, question de confondre encore davantage les gens qui le visitent), Karl-Philip oeuvre dans l’industrie depuis plus d’une décennie. Il a touché à tout: maisons de disques, gestion de salles de spectacle et rédaction professionnelle pour de nombreux artistes. Il assiste à de nombreux shows lorsqu'il n'est pas désespérément en train d'essayer de faire de la place dans sa bibliothèque musicale.