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J’ai débuté ma couverture de Pop Montréal, édition 2012, à la Fédération ukrainienne, rue Hutchison. Ça sonne bizarre, mais c’est une intéressante salle de concerts. Ancienne église, plutôt modeste, les artistes qui y passent sont souvent très intéressants. Par le passé, j’y ai vus Vic Chesnutt, tUne-yArds et Marie-Jo Thério, pour ne nommer que les souvenirs les plus ardents dans mon esprit. C’est une salle très simple avec de vieux sièges d’aréna ou de cinéma séparés par une grande allée au milieu.

J’y voyais ce soir Cate Le Bon et Laeticia Sadier, en têtes d’affiche.

20:15 Orca Team: en première partie, un efficace petit trio un brin amateur (longue pauses entre les morceaux à ajuster les instruments) mais bigrement efficaces lorsque la musique se met en branle: plein de réverbération dans la guitare de Mlle Jessica B. ainsi que dans la voix du bassiste et leader Leif Anders. Ca leur donne un petit air d’enfant illégitime entre The Cure des premières années et Roy Orbison. Le leader du band de Seattle s’est pointé en spandex noirs moulants (bonjour le p’tit paquet, inévitable!) et le visage maquillé d’un masque noir à la Robin… Une fois digéré ce choc visuel initial, on découvre un trio capable de faire de la très bonne pop underground, un parfaite intro aux Cate LeBon et Laeticia Sadier qui allaient suivre.

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21:08: Cate LeBon: Du haut de sa fabuleuse voix puissante et mélodieuse, hantée comme celle de feu Nico, LeBon lança ses joyaux de pop vaporeuse dynamique alors qu’elle nous jetait des regards (inquiets?) à travers son long toupet brun foncé, un peu comme le faisait Chrissie Hynde des Pretenders. On se serait crûs quelque part dans les années 67/68 – entre New York et Londres. Pourtant, Cate LeBon ne sonne pas si rétro que ça… C’est le tout qui semble nous arriver d’une autre époque! Pétillante dans la musique mais plutôt figée sur scène, elle semblait assez intimidée, alors que pourtant, ses chansons étaient tout simplement délicieuses. Un peu plus rock que sur disque, virant sur le jam, sans exagérer, mais encore une fois, la voix prend toute la place. Quel bel organe!

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22:10 Laeticia Sadier : Surprenant de la part d’une ex-Stereolab, un groupe qui a connu de bons moments… était-elle timide ou mal réchauffée? Les premiers morceaux étaient carrément pénibles: sur le premier, elle faussait comme ce n’est pas permis (sauf au karaoké du bar du coin), et sur le second, elle s’est tellement gouré à la guitare qu’ils ont carrément dû reprendre le tout du début! Heureusement, Mlle Sadier a pu virer ça en blague et l’atmosphère s’est détendue d’une coche. Malgré que les choses se soient replacées et qu’une jolie photographe se soit assise à mes côtés, j’ai quitté après cinq ou six morceaux plutôt linéaires, sans grande passion. Dans un festival comme Pop Montréal, il y a tellement de bons bands qui jouent simultanément qu’on a l’embarras du choix!laeticia-sadier

 

Ma soirée se poursuit aux 3 Minots, boulevard St-Laurent

23:05 J’espérais attraper la jeune sensation des Loodies, sensés jouer à 23h30 mais par un mystérieux changement d’horaire, je suis arrivé après la fin de leur prestation. C’est donc Folly and the Hunter, de Montréal, normalement prévus à 22:30 qui s’installaient… tous les 7 avec leurs guitares, claviers, violon, violoncelle, basse et batterie, banjo sur la minuscule scène des 3 Minots sur St-Laurent. De belles voix aériennes à la Sigur Rós ou Lonely Dear mais un traitement beaucoup plus acoustique, orchestral et folk, dans la veine de Lost in the Trees et d’Eric Bachmann. Très sympathique même si le confort physique était beaucoup moins évident, vu l’imposante gang d’amis venus encourager les 7 musiciens du groupe. Un sentiment de clan se dégageait des sourires et des blagues que public et band s’échangeaient durant les pauses entre les morceaux. Nick Vallee a une bonne plume, une bonne voix, de bonnes mélodies et un bon orchestre qui le soutient. Tous les ingrédients sont là, sauf le sex appeal…

folly-and-the-hunter

On continue demain avec un autre beau programme dont Born Ruffians (18 h), Young Galaxy (19 h), Grimes (20 h), Dam Ships (22 h), Gabrielle Papillon & The Mighty Ships – le groupe accompagnant normalement Angela Desveaux (minuit) et surtout Papercuts, si je résiste jusqu’à deux heures du matin…

Mes suggestions d’incontournables sont ici. Les audacieux peuvent cliquer ici!

bon festival!

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Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.