Sentant peut-être que la blague avait assez duré, le très populaire trio québécois The Lost Fingers a décidé de changé quelques éléments de la formule qui les a propulsés il y a six ans. Le chanteur principal (à voix rauque) et guitariste Christian Roberge a quitté le groupe, qui embrasse l’arrivée de Valérie Amyot au chant (elle qui fut finaliste à La Voix), ainsi que François La Mitraille Rioux à la guitare (détenteur doctorat en guitare jazz). Alex Morrissette (batterie) et Byron Mikaloff (guitare) sont toujours présents. C’est au Festival International de Jazz de Montréal édition 2008 que le trio allume littéralement l’équipe de programmation di festival qui en fait ses chouchous. Le grand public a tout de suite embarqué et chantonna les plus grands tubes des années 80 en version gypsy, tirés de leur album « Lost in the 80s »: Pump Up The Volume (originalement de M.A.R.R.S.), You Give Love A Bad Name (un des premiers classiques de Bon Jovi), Billie Jean, Carless Whispers, Touch Me, etc. 100 000 copies du disques s’envolèrent dans le temps de le dire. Voici quelques-unes de leurs meilleures interprétations: Le deuxième album, « Rendez-vous rose », était moins bon que le premier, puis une tentative de revamper les chansons pop québécoises francophones ne lève pas non plus. Il faut dire qu’il y aurait eu de meilleurs choix à reprendre qu’Incognito (par Celine) ou Coeur de loup, unique succès de Philippe Lafontaine. Qui veut vraiment déterrer cette chanson insipide? Enfin… Revoici donc ces souriants musiciens avec de nouvelles interprétations, et une chanteuse, qui amène un vent de fraîcheur indéniable au son des Lost Fingers. Les gars semblent jouer de façon plus détendue, moins rebelle, plus jazzy estival à la Enzo Enzo ou Pink Martini. Un peu moins de cette vigueur qui rendait leurs exécutions spectaculaires, mais un peu plus de charme féminin. Le plaisir qu’on a à redécouvrir des tubes très pop dans un contexte complètement différent est lié à l’appréciation des mélodies, qui rejaillissent comme jamais, débarrassées des artifices des années 80. Ainsi Break My Stride est un réelle redécouverte pour moi qui avait oublié Matthew Wilder (j’ai dû googler…c’est dire!). Quelle sympathique mélodie, datant de 1983. On retrouve aussi avec ravissement le Tom’s Dinner de Suzanne Vega, Venus de Bananarama (et originalement par les Shocking Blue en 1970), (I Just) Died In Your Arms Tonight (de Cutting Crew), la funky Groove Is In The Heart (par Dee-Lite) et Black Betty (dont la version la plus populaire fut créée par Ram Jam en 1976) même si cette dernière n’a plus aucun mordant. Un festival de one-hot-wonders. Par contre, des choix douteux pour The Ketchup Song (des pitounes de Las ketchup) et Cotton Eye Joe, une autre horreur qui devrait être interdite tellement cette chanson est insignifiante. On ne remerciera pas les Suédois de Rednex (!) d’avoir déterré cette chanson traditionnelle pour en faire un succès international en 1994. Bref, je reste un peu sur ma faim avec ce nouvel album plus doux et léger des Lost Fingers, long de presque 50 minutes. Curieusement, Valérie Amyot n’est pas sur la pochette du disque, elle dont la présence est pourtant centrale à ce disque. C’est au Belmont, à Montréal, que les Lost Fingers ont lancé leur nouvel album le 8 mai dernier, dans le cadre de la soirée Speakeasy Electro Swing. THE LOST FINGERS Wonders of the World (Tandem, 2014) -Genre: reprises pop en jazz gypsy -Dans le même trip que Nouvelle Vague, Django Reinhardt Lien vers l’achat en ligne (iTunes) Lien vers la page Facebook du groupe Cliquez sur la page “2” ci-dessous pour voir d’autres photos de Valérie Amyot et des Lost Fingers. Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments