« The Unforgettable Fire » est un album qui frise la perfection. Le groupe U2 y est à son apogée, entre ses débuts qui tendaient vers le punk rock contestataire (rappelez-vous Sunday Bloody Sunday) et juste avant le méga succès de « The Joshua Tree » avec ses succès que l’on connait tous par coeur. « The Unforgettable Fire » contient tout ce qu’un excellent disque doit contenir: des chansons accrocheuses, à commencer par la fameuse Pride (in The Name of Love), l’archétype de la chanson parfaite, qui fait danser ET dont le propos est intelligent) et des moments plus mystérieux qui s’apprivoisent au fil des écoutes. « The Unforgettable Fire » se revisite encore avec grand plaisir 30 ans après sa sortie. Bien peu de microsillons de 1984 peuvent en dire autant, et avec autant de conviction. Le voici en intégrale, avec des B-sides en prime. Pour passer d’une pièce à l’autre, passez à la chanson suivante 01. A Sort Of Homecoming 02. Pride (In The Name Of Love) 03. Boomerang I* 04. Boomerang II* 05. Wire 06. The Unforgettable Fire 07. Love Comes Tumbling* 08. The Three Sunrises* 09. Bass Trap* 10. Sixty Seconds In Kingdom Come* 11. Promenade 12. 4th Of July 13. Bad 14. Indian Summer Sky 15. Elvis Presley And America 16. MLK Les guitares de The Edge sont acérées et vives. Dès le départ, sur A Sort of Homecoming, on perçoit les riffs en boucle dont il raffole et qui seront la base de l’opus suivant. S’en suit Pride (In the Name of Love) qui est solide à tous les points de vue. Quelle chanson! La batterie de Larry Mullen Jr y est dosée à point, lourde mais pourtant entraînante. La voix de Bono, comme sur tout l’album d’ailleurs, est rien de moins qu’impériale, passant de puissante à intime avec une aisance désarmante. Sur Wire, il la pousse jusqu’à ce qu’elle s’écorche alors que le bassiste Adam Clayton s’éclate avec une basse ronflante, plus en avant-plan qu’à l’habitude. La pièce-titre, qui évoque la bombe atomique d’Hiroshima, est l’une des belles mélodies lyriques de U2, l’une de celles qui passent le test du temps. C’est d’ailleurs étonnant de constater que cet album débute des chansons aussi rythmées, avant de complètement virer de cap au 5e morceau, la brève Promenade, qui est ambiante et brumeuse. Un brusque contraste, dont l’air charme une fois que l’on la laisse nous envahir. La suivante, 4th of July, est encore plus vaporeuse. Les réalisateurs Brian Eno et Daniel Lanois (alors un tout jeune homme de 34 ans) y sont probablement pour quelque chose. Bad reprend du muscle, menée une fois de plus par la puissante voix de Bono et les motifs répétés de la guitare électrique de The Edge. U2 tente de remonter vers un nouveau climax avec Indian Summer Sky, mais ce morceau qui commence fort s’épuise rapidement. Le 8e titre, Elvis Presley & America, est sans doute celui qui sied le moins bien aux quatre Irlandais. De rares guitares acoustiques, d’étranges effets dans la voix, un fond de claviers… On dirait du XTC ramolli. Ce grand album se termine avec MLK, un très bel hymne pratiquement a cappella par Bono, sur fond de claviers sombres. Une finale qui donne du divin au tout. L’oeuvre fut en grande partie enregistrée dans le château de Slane, situé dans le County Meath, où les six hommes habitèrent le temps de la conception de l’oeuvre. Non, il ne s’agit pas du château en ruines sur la pochette. Celui-là est situé au coeur de l’Irlande, c’est le Moydrum du County Westmeath. U2 The Unforgettable Fire (Island, 1984) -Genre: rock alternatif -Autres groupes et artistes aussi intenses: Daniel Lanois, The National, Peter Gabriel Lien vers l’achat en ligne (Google Play) Lien vers la page Facebook du groupe Réagissez à cet article / Comment this article commentaires / comments