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Ce que je n’aime pas chez plusieurs artistes de hip-hop est la pauvreté musicale. Je n’aime pas le bling-bling ni le machisme presque violent, mais ça, on en trouve dans tous les styles musicaux (hello Robin Thicke). Ça me rend intolérant d’entendre deux notes en boucle, peu importe que le flow du gars soit génial ou pas.

Le nouvel album de Wale parle en masse de la situation des « niggers » (c’est ainsi qu’il le dit lui-même, accentuant les inégalités sociales toujours bien présentes). Mais là où ça monte en grade est au niveau de la musique : celle de Wale est très intéressante: beaucoup de soul (LoveHate Thing, avec Sam Dew), de bonnes mélodies (The Curse of the Gifted) et, tout au long de son troisième album en carrière, des arrangements musicaux solides qui semblent joués par de véritables musiciens (Sunshine). Pas trop de clichés dans son flow non plus, ni trop de « hun » qui, souvent, n’en finissent plus de polluer le hip-hop, par leur redondance et leur manque d’originalité.

 

Le gars n’a pas besoin d’inviter la moitié du bottin des artistes hip-hop pour trouver de bonnes voix: il est capable de chanter, autant que de rapper. OK, il se paye quand même une certaine Rihanna pour un titre : la réussie Bad Girls.

Olubowale Victor Akintimehin (le véritable nom de Wale – on comprend que ce n’était pas aussi simple de le faire rentrer sur la pochette du disque!) est né à Washington DC en 1984. il s’illustre dès 2005 alors que sa chanson Dig Dug (Shake It) connaît un succès local intéressant. Le producteur Mark Ronson (maintenant archi connu pour son travail avec Lily Allen, Amy Winehouse et Adele, puis embauché par Duran Duran, Lil Wayne, Rufus Wainwright, Bruno Mars et même Paul McCartney!) le remarque et le signe chez Allido Records en 2007, où il publiera des mixtapes. Wale touche le gros lot en 2009 alors que l’étiquette Interscope lui octroie un contrat de 1.3 million de dollars. Parait l’album « Attention Deficit » (réalisé par Ronson) en 2009 comprenant les tubes Chillin, Pretty Girls et World Tour. Bien reçu par le public et la critique, Wale est lancé chez les grands. En 2011, son second opus « Ambition » n’obtient pas la côte, mais celui-ci atteint la première position du palmarès Billboard dès sa sortie, fin juin.

 

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Artiste: Wale
Album: The Gifted
Étiquette: Warner

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About The Author

Mélomane invétéré plongeant dans tous les genres et époques, Nicolas Pelletier a publié 6 000 critiques de disques et concerts depuis 1991, dont 1100 chez emoragei magazine et 600 sur enMusique.ca, dont il a également été le rédacteur en chef de 2009 à 2014. Il publie "Les perles rares et grands crus de la musique" en 2013, lance le site RREVERB en 2014, et devient stratège numérique des radios de Bell Média en 2015, participant au lancement de la marque iHeartRadio au Canada en 2016. Il dirige maintenant la stratégie numérique d'ICI Musique, la radio musicale de Radio-Canada.