WILL DRIVING WEST fête ses 5 ans en grand!

Le quintette montréalais Will Driving West s’offrait rien de moins que la 5e salle de la Place-des-arts en ce jeudi soir! Fort d’un succès d’estime qui se transforme tranquillement mais sûrement en un certain succès populaire, le groupe mené par l’auteur-compositeur-interprète David Ratté a attiré une belle foule enthousiaste, avec un public de 7 à 77 ans, ou presque.

Will Driving West vient tout juste de faire paraître « Grand Theft Music », un album de reprises. Mais c’est l’album « Fly », paru de manière indépendante l’année dernière, qui a fait décoller la carrière du groupe. David Ratté a d’ailleurs pu apprécier tout le chemin parcouru par sa formation créée il y a cinq ans et complétée par Andréa Bélanger (basse, voix et banjo), Camille Paquette-Roy (violoncelle), Nicolas Ouellette (guitare) et Benoit Caron (batterie). Débordant d’authenticité et à l’allure fort sympathique, Ratté était en verve.

Dilemme typique du genre de grand Festival qu’est le Jazz, j’ai dû quitter le spectacle après seulement cinq chansons. Je m’en mords encore les doigts… Le groupe a ouvert avec la planante The Night, enchaînant avec l’apaisante Better Lands. L’assurance et l’aisance du groupe sur scène est belle à voir. Les cinq musiciens semblent apprécier le moment et vouloir profiter de chaque seconde. Ratté s’empare ensuite d’un banjo pour interpréter la très bonne Grow. Le groupe joue ensuite Thieves, une des premières chansons écrites alors que Ratté était en Islande! Une belle envolée au violoncelle marque cette pièce. Lorsque tout le groupe joue, on a cependant un peu de difficulté à bien entendre le violoncelle. Mais sinon, en général, le son est excellent. Gageons que le reste du spectacle l’a été aussi.

MYRIAM GENDRON EN 1ÈRE PARTIE

En première partie, Myriam Gendron avait pour tâche de réchauffer le public. Ça n’a peut-être pas fonctionné, mais ce n’est pas un reproche pour autant. La jeune femme de 27 ans présentait les pièces de son album « Not So Deep as a Well », paru en 2014. Gendron a en fait mis en musique des textes tirés d’un recueil de poèmes du même nom, écrits par Dorothy Parker en 1936. Parker est plutôt inconnue au Québec, puisque ses textes n’ont pas encore été traduits. Elle compte pourtant parmi les auteures importantes du XXe siècle. Gendron nous l’a décrit comme une « Oscar Wilde féminine » qui a un humour caustique.

Les textes des chansons sont toutefois plutôt mélancoliques et sombres, et les pièces peuvent paraître un peu arides au premier abord. Une grande puissance émotionnelle se dégage tout de même de ces textes et de la voix de Gendron. L’interprétation est belle, de même que les mélodies arpégées à la guitare acoustique. On entend très bien les influences d’un Leonard Cohen, ou encore d’une Sybille Baier. La voix de Gendron est plutôt limitée, mais cette dernière compose bien avec cela. On la sent toutefois plus ou moins à l’aise sur scène et dans l’interaction avec le public. Mais il faut souligner son courage de se présenter seule sur scène devant un public qui ne la connaît sûrement pas du tout.

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Blogueur - RREVERB
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Curieux de nature, Benoit est un boulimique musical qui consomme de presque tous les genres. Du punk au classique, en passant par le folk, le psychédélique et le rockabilly, il sait apprécier les subtilités propres à chacun de ces courants musicaux. À travers des centaines d'heures d'écoute et de lecture de biographies, il tente de découvrir les motivations et les secrets derrière les plus grands albums et les œuvres grandioses des derniers siècles. Il parcourt aussi les salles de spectacle de Montréal, à la recherche de vibrations directes.